Référence agro

FNSEA et JA ne veulent plus se « laisser marcher sur les pieds »

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Ce sont 3R bien particuliers que La FNSEA et les JA ont évoqué, lors de la présentation de leurs vœux à la presse, le 22 janvier à Paris : « revenu, reconnaissance et respect. Tels sont les vœux des agriculteurs », s’est exclamée la présidente du syndicat majoritaire, Christiane Lambert. Déplorant « un déficit d’accompagnement pour être compétitif », celle-ci a souligné « l’attente de reconnaissance des services rendus par les agriculteurs ». Comme par exemple, ceux rendus par l’élevage, alors que la campagne du Lundi Vert encourage une réduction de la consommation de viande et de poisson.

Colère sur l’agribashing et la séparation vente/conseil

Dans un contexte d’élection aux Chambres d’agriculture, les représentants des deux syndicats n’ont pas tardé à rappeler leur colère face au phénomène d’agribashing. Et ont ainsi annoncé engager une solidification de leurs systèmes juridiques, pour mieux répondre aux attaques d’associations. « Ces actions sapent le moral des agriculteurs. Nous ne voulons pas répondre par la violence, mais on ne se laissera plus marcher sur les pieds », précise ainsi Jérémy Decerle, président de Jeunes agriculteurs.

Si l’annonce de la signature prochaine du contrat de solutions satisfait (lien), d’autres décisions du gouvernement ont fait l’objet de remarques moins enthousiastes. C’est le cas de la séparation vente/conseil, actée dans la loi Egalim. « Cette séparation totale tourne à l’acharnement thérapeutique. Il y a un non-respect du professionnalisme des agriculteurs, de plus en plus formés à l’utilisation des produits phytosanitaires », a déploré Christiane Lambert. Les deux syndicats ont annoncé rester vigilants sur d’autres ordonnances issues de cette loi, notamment celles sur l’encadrement des promotions et sur les prix abusivement bas.

Reprendre le dialogue avec les citoyens

« Les deux mots les plus utilisés, en 2018, en lien avec l’agriculture, sont cancer et phytosanitaire, affirme Jérémy Decerle. Le système alimentaire français a pourtant reçu de nombreuses distinctions pour sa durabilité », remarque-t-il. Face à cette situation, les syndicats affirment souhaiter « aller davantage vers les citoyens. Nous faisons le vœu d’un dialogue plus fort », confie Christiane Lambert.