Fonds porcin : la filière divisée

Alors que le contexte économique appelle à la cohésion, les avis divergent au sein de la filière porcine entre producteurs, transformateurs et distributeurs. Le fonds d'urgence créé provisoirement pour la filière porcine, ne fait pas consensus. Le syndicat des abatteurs Culture Viande, présidé par Jean-Paul Bigard, reconnait souscrire totalement à cette démarche de fonds dans un communiqué du 24 février. Il refuse toutefois qu'il soit alimenté par les transformateurs, et préfère un prélèvement direct au stade de la distribution. Dans sa forme actuelle, le fonds prévoit d'être alimenté par un supplément, indiqué en pied de factures des abatteurs et transformateurs pour leurs clients distributeurs. “J'ai rencontré Jean-Paul Bigard pendant deux heures, j'avais pourtant acquis la certitude qu'il adhérait au projet”, témoigne Xavier Beulin quelque peu énervé, à l'occasion d'une conférence de presse de la FNSEA mercredi 24 février. Selon lui, certaines coopératives aussi sont réfractaires à la démarche. « Nous devons tous jouer le jeu. Ces derniers mois, le prix à l'éleveur a baissé de 30 centimes, sans qu'une baisse de prix ne se soit vue au niveau de la distribution », assure le président du syndicat.