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France et Autriche partenaires sur les protéines végétales

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La France et l’Autriche entendent créer un groupe, au sein de l’UE, fédérant les États membres intéressés par l’enjeu de la protéine végétale. Un événement organisé avec les parties prenantes des filières concernées des deux pays s’est tenu en visio le 17 décembre.

Julien Denormandie, lors de la signature (à distance) d’une communication commune avec l’Autriche au - © D.R.
Julien Denormandie, lors de la signature (à distance) d’une communication commune avec l’Autriche au - © D.R.

« Un message envoyé à l’ensemble des États membres. » Les ministres de l’Agriculture français et autrichien ont souhaité montrer leur résolution à tirer l’Europe en direction de l’autonomie en protéines végétales, le 17 décembre, en cosignant une déclaration commune. Julien Denormandie et Elisabeth Köstinger ont pris la parole, après que de nombreux acteurs des filières des deux pays ont exprimé l’importance de cet enjeu pour l’Europe, resituant son lien avec la cause climatique et la souveraineté alimentaire notamment.

L’Autriche érigée en exemple

Christian Rousseau, président de la Fop, a ainsi érigé l’Autriche en modèle. La production de soja y a été plus que doublée sur dix ans, pour atteindre 230 000 tonnes en 2021, plaçant ce pays au cinquième rang des producteurs européens, malgré sa SAU modeste. « L’Autriche est aujourd’hui l’un des seuls pays en Europe dont les protéines ne sont pas majoritairement issues du duo colza-tournesol. Nous regardons cette trajectoire avec intérêt », a-t-il assuré.

Lorsqu’elle présidait l’UE, en 2018, l’Autriche avait mis la question de la dépendance du vieux continent aux importations sud-américaines au calendrier. Un exemple que Julien Denormandie entend suivre en 2022. Le ministre français a également exprimé son souhait de voir des synergies naître entre les filières des deux pays : « Le lien local entre élevages et cultures est régulièrement mis en avant dans la construction de filières de protéines végétales. Pourquoi ne pas imaginer donner une dimension binationale à ces réflexions ? »

Élargir la collaboration à d’autres États membres

Pratiquement un an jour pour après le lancement du plan protéines français, Julien Denormandie n’a pas manqué de rappeler la dynamique impulsée dans l’Hexagone. Pour autant, selon lui, l’enjeu est bien de fédérer, et d’élargir le cercle des États membres mobilisés autour de cette thématique. « Pour casser le modèle actuel, fondé sur l’importation de protéines issues de pays tiers depuis plus de 50 ans, il faut créer un momentum politique fort, a-t-il martelé. C’est ce que nous faisons aujourd’hui, et il ne faut pas s’arrêter là. » Les autres États membres sont invités à suivre le mouvement.

Les cinq intentions listées dans cette déclaration :

  • renforcer la production domestique de protéines végétales qui répond au haut niveau des normes européennes ;
  • raccourcir les circuits de transport avec des chaînes d’approvisionnement régionales, pour les industries de transformation pour l’alimentation humaine et animale ;
  • contribuer à une sélection végétale efficace adaptée aux besoins de tous les acteurs, de l’agriculteur au consommateur ;
  • assurer les apports de protéines pour l’élevage et pour la consommation humaine par la production et la transformation locales de protéines ;
  • porter conjointement ce sujet devant le Comité permanent de la recherche agricole (SCAR) et promouvoir la recherche et l’innovation dans le programme Horizon Europe.