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Germinal Peiro, responsable du programme agricole du PS - « Nous ne transigerons pas sur les objectifs d’Ecophyto 2018 »

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François Hollande a été élu dimanche 6 mai Président de la République. Dans l'attente de la nomination du prochain gouvernement, Germinal Peiro, qui avait pour mission de bâtir le programme agricole du parti socialiste - et qui est par ailleurs pressenti (entre autres personnes) pour être le futur ministre de l'Agriculture - a répondu aux questions de reference-environnement.com dans son édition du 9 mai. Voici l'essentiel de ses propos.

Reference-environnement.com : Quels sont les premiers chantiers en matière d'agriculture et d'environnement auxquels le gouvernement de François Hollande va s'attaquer ?

Germinal Peiro : Une des premières choses sera la défense du budget de la politique agricole commune. Le maintien est loin d'être acquis ! Il faut encourager la relocalisation au niveau mondial. Ce qui aura un impact direct sur la réduction des gaz à effet de serre via la baisse des transports, et donc sur le réchauffement climatique. Ensuite, nous engagerons rapidement un plan national de relocalisation de l'agriculture. La France importe 56 % de sa viande ovine, 20 % de sa viande bovine et 50 % de ses fruits et légumes. S'il existe déjà de nombreuses initiatives locales, nous voulons une stratégie nationale qui s'appuie notamment sur les circuits courts et la restauration collective. Enfin, nous souhaitons favoriser l'agriculture respectueuse de l'environnement et l'agriculture biologique pour laquelle les premiers objectifs du Grenelle de l'environnement devront être maintenus, à savoir 20 % de la surface agricole en bio. C'est possible si nous arrivons à faire basculer les grands secteurs en agriculture biologique, tel que l'élevage. Propos recueillis par Stéphanie Ayrault

R.E. : Quels sont les dossiers les plus épineux en matière d'agriculture et d'environnement ?

G.P. : D'une part, le plan Ecophyto 2018. Nous ne transigerons pas sur les objectifs de réduction de moitié de l'utilisation des pesticides d'ici à 2018. Sur le stockage de l'eau, nous y sommes favorables mais en donnant la priorité aux cultures spécialisées comme l'arboriculture ou le maraîchage. Il est vain de faire croire qu'avec une politique de stockage de l'eau il sera possible d'irriguer les grandes cultures dans un contexte de changement climatique. Nous sommes favorables à une agriculture de production qui nourrit les Français et les Européens. Il faut encourager tous les types d'agriculture.