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Glyphosate : Jacques Mézard s’appuiera sur des éléments scientifiques

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Interrogé le 31 mai sur Public Sénat quant à sa position sur le renouvellement du glyphosate, le ministre de l'Agriculture a indiqué qu'il a demandé à son administration de lui fournir l'état technique et scientifique en la matière. « Je ne veux pas avoir une des positions idéologiques, ni dans un sens ni dans l'autre », a-t-il expliqué. Rappelant qu'il a suivi l'avis de l'administration et du gouvernement sur les néonicotinoïdes, et qu'il a voté la proposition des écologistes sur les perturbateurs endocriniens.

Alors que les États membres vont bientôt être amenés à voter une proposition de renouvellement de dix ans de l'autorisation du glyphosate, de nombreux eurodéputés se soulèvent contre l'absence de transparence des évaluations des Agences européennes.

Dernière affaire sur laquelle certains s'appuient : la révélation, par le toxicologue Christopher Portier, d'une absence de prise en compte d'études par l'Efsa, l'Agence européenne de sécurité alimentaire, et l'Echa, l'Agence européenne des produits chimiques, lors de leur évaluation des risques liés à la molécule. Cette dernière n'aurait pas pris en compte huit cas présentant des augmentations significatives de tumeurs après exposition de rongeurs au glyphosate.

Dans un communiqué commun, les eurodéputés socialistes Éric Andrieu et Marc Tarabella appellent à ne pas renouveler l'autorisation de la molécule tant que son inoffensivité n'est pas avérée. L'eurodéputée écologiste Michèle Rivasi, avec trois autres de ses collègues du groupe des Verts/ALE (Alliance libre européenne), a de son côté saisi la Cour de justice européenne le 1er juin pour non-divulgation par l'Efsa des études sur lesquelles l'Agence s'est fondée pour conclure que le glyphosate n'était probablement pas cancérogène pour l'homme.