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Glyphosate : la France va demander une prolongation de 5 à 7 ans

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Interrogé sur RTL le 22 septembre 2017 au soir, Stéphane Travert a (enfin) précisé la position de la France sur l'avenir du glyphosate. « La France est contre le fait de prolonger l'autorisation du glyphosate pour dix ans. Elle souhaite un délai plus court, tout en étant pragmatique, un délai de l'ordre de 5 à 7 ans, de manière à accompagner le changement dans nos pratiques agricoles. » Et le ministre chargé de l'Agriculture d'évoquer également « une restriction des usages ». Le feuilleton sur la position officielle de la France, démarrée fin août, semble donc prendre fin. Mais qu'en sera-t-il au niveau européen ?

Décision européenne avant le 15 décembre

Début octobre, les experts des États membres se réuniront pour s'exprimer sur la proposition de la Commission de renouveler l'approbation du glyphosate pour dix ans. Un vote doit ensuite avoir lieu pour qu'une décision soit prise avant le 15 décembre, date d'expiration de l'autorisation de la molécule. Les États membres vont-ils réussir à trouver une position commune ? En juin 2016, faute d'avoir obtenu une majorité qualifiée en comité d'appel, le dernier mot était revenu à la Commission européenne. Celle-ci avait décidé de prolonger de 18 mois l'approbation de la molécule afin d'attendre l'avis de l'Echa, l'Agence européenne des produits chimiques, sur la classification de la molécule. Cet avis, rendu le 15 mars 2017, ne classe pas la molécule comme cancérogène mais n'a pas pour autant calmé les ardeurs des anti-glyphosate.


Un accompagnement à construire

Stéphane Travert a affirmé sur RTL qu'il n'y avait pas de « bug gouvernemental », que « la trajectoire », à savoir les moyens mis en œuvre pour trouver des alternatives et pour accompagner la profession agricole vers cette interdiction programmée de l'utilisation de la molécule, sera portée avec Nicolas Hulot.

Le matin même, le ministre chargé de l'Écologie, avait, de manière inattendue, rendu visite aux agriculteurs venus manifester sur les Champs-Élysées contre la potentielle future interdiction du glyphosate. Il avait prôné la concertation et la recherche d'alternatives. « C'est une chose de dire on réautorise pour dix ans, on sait bien que si c'est cette formule qui est employée, dans dix ans, on se revoit, rien n'aura changé. Mais si par contre on se met d'accord pour dire que d'ici dix ans, on trouve une alternative, c'est déjà un autre modus vivendi. » Le ministre chargé de l'Écologie a aussi affirmé : « Je ne suis pas sourd […], je sais bien dans quelles difficultés vous êtes […] et avec les États généraux de l'Alimentation, on trouvera une issue favorable. » La délégation d'agriculteurs reçue le matin à l'Élysée suite à la manifestation avait eu l'assurance que la molécule ne serait pas interdite demain, mais qu'il fallait rapidement trouver des alternatives.