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Glyphosate : les chambres d'agriculture évaluent l'impact économique

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Action, réaction ! À l’occasion du Sitevi, qui s’est tenu à Montpellier du 28 au 30 novembre, les chambres d’agriculture d’Occitanie, de la Nouvelle Aquitaine et du Val de Loire, en partenariat avec l’Institut français de la vigne et du vin (IFV), ont réagi à l’actualité sur le glyphosate en lançant une étude d’impact technico-économique sur l’arrêt de l’utilisation de l'herbicide. L’objectif principal : chiffrer le coût de remplacement pour le viticulteur. « Ce projet nous permettra de recenser les pratiques, afin de voir le taux d’utilisation du glyphosate, puis d’évaluer l’impact économique et le besoin d’investissement pour le producteur, suite à la suppression du produit », explique Christel Chevrier, sous-directrice de la Chambre d’agriculture régionale d’Occitanie.

Une première trame du cadre d’étude devrait être livrée le 15 décembre, et les résultats sont attendus courant 2018. En ce qui concerne les pistes d’alternatives techniques, plusieurs projets sont déjà en cours, dont le « zéro herbicide » en vigne et en arboriculture dans le Sud, avec des résultats attendus aussi pour 2018.

En grandes cultures, « nous n’avons pas les clefs »

« La suppression du glyphosate pose un véritable souci de faisabilité technique pour la gestion des intercultures dans la majorité des systèmes de production de grandes cultures régionaux. Le problème est tout particulièrement prégnant pour les systèmes en agriculture de conservation des sols », explique Pierre Goulard, responsable de l’équipe agronomie-environnement-eau-climat de la Chambre d’agriculture régionale d’Occitanie. Utilisé en intercultures, le glyphosate est devenu un allié de l’agriculture de conservation, compte tenu de la suppression du labour. Ces systèmes sont pourtant vertueux du fait de leurs bénéfices sur la fertilité des sols et sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

« Ces systèmes sont dépendant du glyphosate pour la destruction des couverts et la gestion de l’enherbement, notamment pendant la phase de transition d’un système basé sur le labour, continue-t-il. Cette phase de transition dure de cinq à sept ans. L’annonce de sa suppression pose de vraies interrogations techniques, car nous n’avons pas les clefs pour y répondre. Sans parler des problèmes de distorsion de concurrence qu’amènerait une suppression française à trois ans, contre cinq ans pour les autres pays européens. » De quoi alimenter une autre étude d’impact économique à réaliser par les Chambres d’agriculture…