Gouvernement Philippe : attentes et réactions du monde agricole
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Stéphane Le Foll et Ségolène Royal ont cédé les clés de leurs ministères respectifs à Jacques Mézard et Nicolas Hulot, le 17 mai. Si le monde agricole ne marque aucune hostilité envers les deux nouveaux ministres, leur nomination est avant tout l’occasion de rappeler les attentes du secteur. « Il ne peut pas y avoir de période d’état de grâce : la situation dans nos campagnes est trop grave », lance la Confédération paysanne, qui souligne la nécessité de prendre à bras le corps le dossier des revenus agricoles. Une thématique forte reprise par la FNSEA, qui énonce ses premières attentes : une loi de simplification des contraintes réglementaires et les États généraux de l’alimentation. Le syndicat majoritaire veut également « plus d’Europe ». Un point commun avec Coop de France, qui insiste également sur la nécessité de prix « agricoles justes ». Les Jeunes agriculteurs espèrent enfin une facilitation de l’installation des jeunes pour favoriser le renouvellement des générations.
Les ONG environnementales demandent à voir
Le scepticisme est plus marqué chez les acteurs et ONG environnementales. WWF France, France nature environnement et d’autres ONG demandaient la création d’un grand ministère du développement durable : elles ont été entendues. La figure de proue Nicolas Hulot séduit, mais certains craignent qu’il ne soit isolé dans le gouvernement. Plus que le ministre, c’est en effet le programme d’Emmanuel Macron qui inquiète l’association Jeunes écologistes, pour qui les enjeux de la réelle crise écologique, sociale et démocratique y sont insuffisamment pris en comptes. Les prises de positions de Jacques Mézard, sur les derniers textes environnementaux débattus au Sénat, sont également largement soulignées, et notamment sa position contre les 20 % de bio dans les cantines, proposés par la députée de Dordogne Brigitte Allain.