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Hausse du taux de prélèvement de loups, quatre associations vont déposer un recours au Conseil d’État

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Un arrêté daté du 26 juillet 2019, publié par les ministères de la Transition écologique et de l’Agriculture, relève le taux de prélèvement de loups de 10 à 17 %. Si le nombre maximum de spécimens est atteint avant la fin de l’année, la poursuite de tirs de défense et de prélèvement est autorisé, « dans la limite de 2 % de l’effectif moyen de loups estimé annuellement ». Un texte qui porte à 100 le nombre de loups pouvant être abattus chaque année.

Les associations ulcérées

De nouvelles dispositions que condamnent, dans un communiqué commun, la Ligue de protection des oiseaux (LPO), Ferus (association de protection de l’ours, du loup et du lynx), l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) et la Société nationale de protection de la nature (SNPN). « À peine un an après la publication du plan loup 2018-2023, déjà rejeté par les scientifiques et les citoyens, les pouvoirs publics empirent les tensions en inventant de nouvelles mesures anti-loup », fustigent-t-elles. Elles soulignent également que « les taux de prédation attribués au loup ne baissent toujours pas en France malgré l’augmentation continue des abattages, aujourd’hui 6 à 10 fois plus élevés que chez nos voisins de l’Union européenne ».

Recours devant le Conseil d’État

Arguant que ces nouvelles mesures sont en contradiction avec le droit communautaire et national, les quatre associations annoncent leur intention de présenter un recours devant le Conseil d’État. Dénonçant le « contrôle des lobbies agricoles », elles formulent plusieurs demandes au gouvernement :

  • une évaluation rapide de l’impact des tirs déjà effectués depuis de nombreuses années sur la prévention des attaques comme prévu dans le PNL,
  • une véritable ingénierie de protection s’appuyant sur le triptyque berger/chiens de protection/par de contention et sur l’expérimentation de nouveaux moyens d’effarouchement ;
  • la mise en place dès l’été 2019 d’une conditionnalité des indemnisations à la mise en œuvre effective des moyens de protection,
  • l’engagement de l’État à respecter le statut de protection du loup,
  • l’abandon complet des tirs de loups.