Interdiction du glyphosate, une proposition de loi rejetée par la Commission des affaires économiques
Le | Politique
La France insoumise porte une proposition de loi visant à interdire le glyphosate en France. Le 5 janvier, la Commission des affaires économiques de l’Assemblée s’y est opposée, se calant sur la posture de la majorité et d’Emmanuel Macron, qui abordait ce sujet la veille dans Le Parisien : laisser l’UE dénouer ce dossier.
Le glyphosate n’aura pas mis longtemps à s’inviter dans l’actualité politique de 2022. Alors que la décision concernant le renouvellement de la molécule au niveau européen devrait être validée cette année, le groupe La France insoumise à l’Assemblée nationale signe une proposition de loi pour l’interdire en France sans attendre. La Commission des affaires économiques de l’Assemblée l’a toutefois rejetée le 5 janvier.
Un seul article, un seul amendement
Le dossier législatif est particulièrement simple. Un seul amendement a été soumis à la Commission des affaires économiques, porté par le groupe LREM et le député Jean-Baptiste Moreau : cet amendement suggère la suppression de l’unique article de la proposition de loi, portant l’interdiction du glyphosate sans délai. Les députés présents ont majoritairement voté pour cet amendement, et donc contre l’interdiction du glyphosate. Le texte sera soumis à l’ensemble des députés en séance plénière le 13 janvier.
Un air de déjà-entendu en Commission des affaires économiques
Les échanges parlementaires, lors de cette session, ont mis en exergue la récurrence des arguments des deux camps, ces derniers s’accusant mutuellement « d’obscurantisme ». Jean-Luc Mélenchon (LFI) ou Delphine Batho (Génération écologie), entre autres, ont asséné leur certitude quant à la possibilité de changer de modèle agricole en supprimant le glyphosate sans attendre. « La ligne de la majorité n’a pas évolué : pas d’interdiction sans solution, a répondu Jean-Baptiste Moreau. C’est la conclusion d’un travail parlementaire de deux ans. »
La veille de cet échange, dans un entretien au Parisien, Emmanuel Macron avait évoqué le dossier du glyphosate. Le président de la République y admettait « une erreur » au début de de son quinquennat, à savoir la promesse d’une fin rapide, en France, de l’utilisation de l’herbicide : « Certains agriculteurs m’ont dit que si on les obligeait à sortir rapidement, ils allaient mettre la clé sous la porte, parce que leurs concurrents espagnols ou italiens, eux, pouvaient continuer à produire. » Et de se dire convaincu de l’utilité d’agir au niveau européen sur ce dossier.