Irrigation, phytosanitaires, Ceta,… l’environnement au cœur de la journée de mobilisation de la FNSEA et JA
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« Un premier coup de semonce ». C’est ainsi que les représentants de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et Jeunes agriculteurs ont présenté leur journée de mobilisation du 8 octobre, lors d’un point en milieu d’après-midi. Pour ce « premier avertissement », la mobilisation était au rendez-vous, se réjouissent les représentants des deux syndicats à l’origine de cette journée d’action. Ils revendiquent la participation de 10 000 agriculteurs sur le territoire français, ainsi que 100 opérations de blocage sur les axes routiers, entre 11h et 14h. « C’est un cri du cœur lancé par l’agriculture aujourd’hui. Nous demandons clairement à la France si elle veut encore de ses paysans, alors que les critiques sont incessantes », explique Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA. De nombreuses revendications concernent des sujets liés aux bonnes pratiques agricoles et à l’environnement.
Pesticides et irrigation au cœur du débat
Les représentants des syndicats n’ont pas manqué de rappeler leur inquiétude sur de potentielles distorsions de concurrence, symbolisée par le slogan « n’importons pas l’agriculture dont nous ne voulons pas en France ». FNSEA et JA se disent mobilisés pour que le Sénat apporte une réponse moins favorable que l’Assemblée nationale à la ratification du Ceta. Des accords qui sont condamnés par les syndicats qui dénoncent la dualité du gouvernement, qui prône également la montée en gamme des productions agricoles.
Autre point de crispation, celui de l’utilisation des produits phytosanitaires, alors que l’actualité a été rythmée par le sujet brûlant des zones de non-traitement à proximité des habitations. « Ce n’est pas possible de dire qu’une agriculture sans pesticides est envisageable. Quand on est malade on se soigne. Dès que des alternatives sont disponibles, les agriculteurs y ont recours », plaide Christiane Lambert. L’enjeu de l’irrigation a enfin été abordé alors que l’été « catastrophique » et la sécheresse continuent de peser sur les exploitations. Si la présidente de la FNSEA note la proposition de Didier Guillaume de créer une soixantaine de retenues d’eau d’ici à 2022, celle-ci déplore cependant des blocages dans les administrations locales. « Nous devons tirer les enseignements du changement climatique », clame-t-elle.
Rencontre avec le ministre de l’Agriculture en fin de journée
« Si nous voulons faire évoluer les pratiques, cela ne se fera pas en pointant du doigt les agriculteurs. Pour les garder nombreux sur tout le territoire, il faudra de l’accompagnement », insiste Samuel Vaendele, président de Jeunes agriculteurs. Les deux syndicats insistent également sur l’importance du dialogue avec les consommateurs. Dans ce sens, une seconde campagne d’actions est prévue la semaine prochaine. Des agriculteurs se rendront dans des magasins pour coller des étiquettes « je sais d’où ça vient » ou « je ne sais pas d’où ça vient » pour alerter sur le manque de transparence concernant l’origine des produits alimentaires. Mais aussi avoir l’opportunité de communiquer davantage avec les concitoyens.
Une rencontre avec le ministre de l’Agriculture est prévue dès ce soir. Les deux syndicats ont annoncé prévoir une seconde journée de mobilisation, le 22 octobre, si les réponses apportées par le gouvernement ne leur semblent pas satisfaisantes.