Jacques Mézard « veut entrer dans le concret », selon Christiane Lambert
Le | Politique
« Jacques Mézard avait promis de nous rencontrer en priorité : il a tenu parole. » À l’issue d’un entretien d’un peu plus d’une heure avec le ministre, le 22 mai à Paris, Christiane Lambert s’est montrée plutôt positive sur son premier contact avec le ministre de l’Agriculture. « J’ai discuté avec un homme pragmatique et qui veut entrer dans le concret », a assuré la présidente de la FNSEA.
Au rayon des urgences : régler « les dettes de M. Le Foll », en particulier les retards de paiement de la Politique agricole commune (Pac). Les difficultés de certaines exploitations actuellement handicapées par le climat ont été mises sur le dessus de la pile des dossiers en cours. « Il faut apporter une réponse rapide », avertit Christiane Lambert.
Instaurer le droit à l’erreur
Concernant la feuille de route d'Emmanuel Macron, la tenue d'États généraux de l’alimentation a été abordée. La méthodologie de ce grand rendez-vous, qui devrait réunir des représentants des maillons des filières agricoles et agro-alimentaires, est attendue avant l’été. La FNSEA insiste pour que la répartition de la filière au long de ces chaines soient un axe prioritaire de l’évènement. Le ministre de l’Agriculture a également donné des indications de calendrier sur la « loi de simplification », qui pourrait être présentée en conseil des ministres dès le mois de juin et arriver sur les pupitres de l’Assemblée en juillet. Christiane Lambert souhaite qu’elle concerne l'environnement, les procédures administratives et réglementaires, mais aussi les contrôles des exploitations. « Les agriculteurs ont peur du contrôle punitif, précise Christiane Lambert. Un droit à l’erreur, notamment sur un premier contrôle, doit être instauré. Un simple rappel à la réglementation aiderait les exploitants au lieu de les handicaper. »
Un ministre ouvert et dogmatique
Enfin, l’entretien a permis d’évoquer le plan d’investissement de cinq milliards d’euros sur le budget d’État, prévu par le Président de la République et destiné à l’agriculture. À en croire Christiane Lambert, seront notamment visés la rénovation des bâtiments d’élevage, l’innovation en agriculture ou encore le stockage d’eau. « Face aux enjeux climatiques, le ministre s’est montré ouvert et prêt à sortir du dogmatique pour être pragmatique et faciliter la gestion de l’eau », a insisté la présidente de la FNSEA.
Les présentations ne font que commencer. Alors que la FNSEA prévoit de rencontrer Nicolas Hulot prochainement, Jacques Mézard a rendez-vous, dès le 23 mai, avec les Jeunes agriculteurs et la Coordination rurale.