La Commission européenne annonce des mesures, très attendues, de soutien au secteur agroalimentaire
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Pour garantir la pérennité des exploitations durant et au-delà de la crise du Covid-19, de nombreux acteurs du secteur agricole, mais aussi le ministre de l’Agriculture, réclamaient l’activation de mesures d’urgence par la Commission européenne. L’instance a annoncé avoir pris des mesures dans ce sens, le 22 avril.
L’impatience commençait à se faire sentir. « Il est temps de réagir ! », réclamait ainsi la FNSEA dans une lettre adressée à la Commission européenne, le 17 avril. Le syndicat regrettait le silence de l’instance, dont elle attendait l’activation de mécanismes prévus dans l’organisation commune des marchés (OCM) et de la PAC, pour soutenir les marchés agricoles les plus durement touchés par la crise du Covid-19. Des demandes similaires avaient été formulées, le même jour, par les 27 ministres de l’Agriculture de l’UE, dans une lettre commune adressée à la Commission. Ces différents appels semblent avoir été entendus. Le 22 avril, la Commission européenne a en effet annoncé des « mesures exceptionnelles pour soutenir le secteur agroalimentaire ».
Le stockage privé soutenu
L’aide au stockage privé, qui faisait partie des revendications principales du secteur agricole, est concerné par le paquet de mesures annoncé, pour les produits laitiers (lait écrémé en poudre, beurre, fromage) et les viandes bovine, ovine, caprine. Cette aide permettra le retrait temporaires des produits du marché pendant 2 à 6 mois. La Commission prévoit aussi d’assouplir ses programmes de soutien du marché, en faveur du vin, des fruits et légumes, de l’huile d’olive et de l’apiculture. « Cela permettra de réorienter les priorités de financement vers des mesures de gestion de crise pour tous les secteurs », est-il expliqué. Enfin, des dérogations aux règles de la concurrence de l’UE seront permises pour les secteurs du lait, des fleurs et des pommes de terre, particulièrement touchés par la crise actuelle. Ces dispositions sont valables pour une durée maximale de six mois. Ainsi, « le secteur du lait sera autorisé à planifier collectivement la production de lait et le secteur des fleurs et des pommes de terre sera autorisé à retirer des produits du marché. Le stockage par des opérateurs privés sera également autorisé. »
Satisfaite, la FNSEA demeure vigilante suite à ces mesures
Ces mesures ne seront pas de trop pour soutenir les différentes filières. Selon un rapport de la Commission européenne elle-même, les conséquences de cette crise pourraient s’étaler jusqu’au milieu de l’année 2021. Déjà, les ventes de produits à haute valeur ajoutée, tels que la viande de qualité, les vins et les fromages de spécialité ont fortement baissé. Dans un communiqué, la FNSEA se réjouit de l’annonce de ces mesures par la Commission européenne. Le syndicat attend encore néanmoins des réponses sur la question des importations. Surtout, il reste vigilant quant à la mise en oeuvre de ces mesures. « Nous attendons des précisions capitales sur les montants engagés par la Commission : déclencher les outils est une étape majeure, mais il faut un budget additionnel à la hauteur dans le temps. »