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La Commission européenne siphonne les biocarburants de première génération

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Cette mesure planait sur les biocarburants de première génération depuis plusieurs semaines. C’est désormais acté : la Commission européenne s’est positionnée, le 30 novembre 2016, pour une réduction nette de l’incorporation de ces biocarburants dans les transports pour la période 2021-2030. Le chiffre de 3,8 % est avancé, contre 7 % depuis 2013. Dans le cadre de la révision de la directive sur l’énergie renouvelable, la Commission entend à l’inverse booster les objectifs croissants d’incorporation de biocarburants de deuxième génération, pour atteindre 3,6 % en 2030.

Emplois, importation de pétrole et avenir de l’agriculture

Le risque de réouvrir la porte aux énergies fossiles est brandi par les syndicats européens des agriculteurs et des coopératives agricoles : « Les biocarburants avancés n’en sont qu’aux premiers stades de leur développement, ils ne sont pas encore viables économiquement », soulignait Pekka Pesonen, secrétaire général du Copa-Cogeca, dès le 22 novembre.

La Fédération des producteurs d’oléoprotéagineux (Fop) précise de son côté qu’un recul des biocarburants de première génération plombera aussi l’emploi du secteur, et l’élevage européen qui perdra une source de tourteaux de proximité. « La filière française du biodiesel permet une économie annuelle d’importation de diesel fossile et de tourteaux pour l’alimentation animale d'1,5 milliard d’euros », illustre Esterifrance, le syndicat des estérificateurs français, dans un communiqué du 30 novembre.

Les avis du Conseil des ministres et du Parlement attendus

La mobilisation commence. Alain Jeanroy, directeur général de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB), se dit surpris, « sachant qu’en France, la perspective était de monter à 15 % d’incorporation en 2030 », mais surtout déterminé. « Nous n’envisageons pas que la proposition soit acceptée », a-t-il lancé le 1er décembre, à Paris. Le jeu des lobbies devrait se mettre en place d’ici à la prise de position du Conseil des ministres européens et du Parlement, prévue pour 2017. Ce dernier représente une partie des espoirs des filières : en 2012, alors que la Commission avait déjà appelé à limiter à 5 % le taux d’incorporation des biocarburants de première génération, les eurodéputés s’y étaient opposés au terme de plusieurs années de débats.