La Commission veut mettre un coup de frein sur les biocarburants de première génération
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La Commission européenne s'est positionnée, le 30 novembre 2016, pour une réduction franche de l'incorporation des biocarburants de première génération dans les transports sur la période 2021-2030, de 7 % à 3,8 %. Dans le cadre de la révision de la directive sur l'énergie renouvelable, la Commission entend à l'inverse booster les objectifs croissants d'incorporation de biocarburants de deuxième génération, pour atteindre 3,6 % en 2030.
La levée de boucliers des acteurs des filières concernées est unanime. Le risque de rouvrir la porte aux énergies fossiles est brandi par les syndicats européens des agriculteurs et des coopératives agricoles : « Les biocarburants avancés n'en sont qu'aux premiers stades de leur développement, ils ne sont pas encore viables économiquement parlant », soulignait Pekka Pesonen, secrétaire général du Copa-Cogeca, dès le 22 novembre.
Les avis du Conseil des ministres et de Parlement, attendus
La Fédération des producteurs d'oléoprotéagineux (Fop) précise de son côté qu'un recul des biocarburants de première génération plomberait aussi l'emploi du secteur, tandis que l'élevage européen perdrait une source de tourteaux de proximité. « La filière française du biodiesel permet une économie annuelle d'importation de diesel fossile et de tourteaux pour l'alimentation animale d'1,5 milliard d'euros », illustre Esterifrance, le syndicat des estérificateurs français, dans un communiqué du 30 novembre.
La mobilisation commence. Alain Jeanroy, directeur général de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB), se dit surpris, « sachant qu'en France, la perspective était de monter à 15 % d'incorporation en 2030 », mais surtout déterminé. « Nous n'envisageons pas que la proposition soit acceptée », a-t-il lancé le 1er décembre, à Paris. Le jeu des lobbies devrait se mettre en place d'ici à la prise de position du Conseil des ministres européens et du Parlement, prévue pour 2017.