La COP 21 ouvre une voie pour maîtriser le réchauffement climatique
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Les données de base de la COP 21 étaient d’emblée différentes des précédentes COP. Notamment du fait que chaque Etat était invité à présenter sa propre contribution indiquant ses promesses de réduction de gaz à effet de serre (GES). 190 sur 195 ont remis ce document. Il constitue un point d’appui important pour suivre le déroulement des stratégies de chaque pays. Le total de ces contributions ne permet cependant d’estimer le contrôle du réchauffement climatique qu’à près de 3 °C. Mais l'accord signé le 12 décembre prévoit une révision tous les 5 ans de ces contributions, avec une ouverture pour une première discussion en 2018. La date de leur mise en œuvre n’a pas fait l’objet de concensus. Certains pays se sont engagés pour une première révision en 2020, le texte de l’accord fixant 2025.
Laurent Fabius, ministère des Affaires Etrangères, a présenté l’accord comme « différencié, juste, durable, dynamique, équilibré et juridiquement contraignant. » Différencié et juste, car tenant compte de la responsabilité passée des pays riches qui s’engagent d’ici à 2020 à accompagner les pays en développement par des financements d'un montant plancher de 100 milliards de dollars par an. Durable et dynamique, car l’accord prévoit des clauses de rendez-vous pour évaluer les efforts réalisés par les Etats et potentiellement les revoir. Equilibré, car tenant compte des niveaux de chaque Etat. Enfin, le fait qu’il soit juridiquement contraignant ouvre la possibilité de passer des déclarations d’intention aux actes.
Il reste pour autant encore beaucoup à faire. L’objectif d’un réchauffement contenu à 1,5 °C, inscrit dans l'accord, paraît irréalise, puisque nous en sommes déjà à plus 0,85 °C depuis l’ère préindustrielle. De même, l’engagement de réduction des émissions de GES ne porte que sur un « pic des émissions mondiales dès que possible » pour parvenir à un équilibre entre émissions et absorption par des puits de carbone. Le rôle de la forêt et des océans est explicite, à l’inverse de l’enfouissement du CO2, qui reste implicite dans le texte.
L'autre innovation de cette COP résidait dans l'Agenda des solutions, qui porte sur la contribution des collectivités, ONG, entreprises. Leur mobilisation a été essentielle tout au long de la COP. C'est désormais surtout sur le terrain et dans les faits que la conjonction des efforts permettra d'avancer vers une économie durable pour une planète viable.