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La FNSEA et JA interpellent les candidats aux Européennes lors d’un grand oral agricole

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« Notre objectif est de donner l’occasion aux candidats de s’exprimer sur l’enjeu agricole, grand oublié de la campagne européenne, et d’y confronter nos propositions », explique Christiane Lambert, présidente de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), le 14 mai. Le syndicat organisait ce jour, en partenariat avec Jeunes agriculteurs, un « grand oral agricole » avec les représentants (1) des six listes principales concourant aux élections européennes, qui se tiendront le 26 mai. Chacun était invité à présenter brièvement les grandes lignes de son programme, avant d’être interpellé par des élus FNSEA et des personnes de la salle.

Budget, transition, importations, des sujets de consensus….

Plusieurs sujets font l’unanimité chez l’ensemble des candidats, qui ont rappelé les grandes lignes de leur programme respectif, après s’être une première fois prêtés à l’exercice en avril, lors d’un événement organisé par le SNPAR. Conviction unanimement partagée : la PAC doit être sanctuarisée, alors que la possible revue à la baisse de son budget inquiète. « Il n’y a pas eu d’agribashing, ils nous aiment tous ! », ironise Christiane Lambert, qui se satisfait des « positions communes » sur le budget, la transition agroécologique - tout en notant les différents calendriers sur ce sujet -, la vigilance à avoir sur les importations pour éviter des situations de distorsion de concurrence, ou la nécessité d’assurer des revenus rémunérateurs pour les agriculteurs. « Nos messages passent, reste à les mettre en application », résume la présidente de la FNSEA. La mise en place d’une harmonisation sociale et fiscale de la réglementation, à l’échelle européenne, a également maintes fois été évoquée.

… mais un manque de propositions regretté sur l’installation

D’autres thèmes ont au contraire laissé les représentants de la FNSEA et de JA sur leur faim. « Il y a encore du travail à faire sur la question du renouvellement des générations, a ainsi indiqué Samuel Vandeale, président des Jeunes Agriculteurs. La prise de conscience est là, mais les propositions concrètes manquent encore. » Celui-ci réclame également une cohérence européenne sur la question des retraites. Enfin, sur les thèmes liés à l’innovation et à la compétitivité, « nous avons dû les questionner, ces sujets n’ont pas été abordés d’emblée », souligne Christiane Lambert, qui regrette encore l’utilisation de « slogans qui ont la peau dure ». Elle évoque ainsi le peu de clarté de « l’agriculture intensive exportatrice » mentionnée par Aziliz Gouze, la représentante du PS, ou les tenants de la « politique agricole et alimentaire commune » défendue par la France Insoumise.

Faire face aux géants de l’international

Alors que la PAC demeure le poste budgétaire le plus important de l’Union européenne, les représentants de la FNSEA et de JA espèrent, grâce à cet oral, mobiliser autant que possible les agriculteurs à aller voter. « Sans agriculture forte il n’y a pas d’Europe forte, face aux géants américains, chinois et d’Amérique du Sud, qui font tous de l’agriculture une priorité nationale », insiste Christiane Lambert. Celle-ci est néanmoins consciente du travail à mener par les syndicats. « À nous aussi de réenchanter cette élection, de porter un projet afin de montrer que la PAC est une politique moderne. »

(1) Angélique Delahaye (Les Républicains), Romain Dureau (France Insoumise), Aziliz Gouez (Parti socialiste), Hervé Juvin (Rassemblement national), Benoît Biteau (Europe Écologie - Les Verts), Nathalie Loiseau (LaREM)