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La France sur les rails de la transition énergétique

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Censé transformer la France en pays économe en énergies fossiles, le projet de loi sur la transition énergétique a été dévoilé le 18 juin en Conseil des ministres. Dans les grandes lignes, ce texte qui comporte 80 articles fixe comme objectif une réduction de la consommation énergétique finale de 50 % en 2050 par rapport à 2012, de la consommation des énergies fossiles de 30 % en 2030 par rapport à 2012 ou encore une part des énergies renouvelables dans la consommation finale d'énergie de 32 % en 2030. Concernant le nucléaire, le principe serait de réduire à 50 % de la production d'électricité en 2025 contre 75 % aujourd'hui. Après examen par le Conseil économique social et environnemental (Cese) et le Conseil d'Etat, le projet de loi devrait revenir devant le Conseil des ministres le 4 août et être discuté au Parlement dès la rentrée.

L'un des objectifs affichés du texte est d'accélérer le développement de la production et la distribution de chaleur issue de sources renouvelables (bois, biomasse, déchets, …). A cette fin, le Fonds chaleur géré par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) va être doublé en trois ans. Aujourd'hui l'Ademe contribue chaque année à hauteur de 220 millions d'euros au financement de ces projets. Affichant la volonté de développer le biogaz à partir de déchets agricoles, le texte de loi prévoit le lancement de 1 500 projets de méthaniseurs. Ce que n'ont pas manqué de remarquer les producteurs de blé et de maïs (AGPB, AGPM) qui dans un communiqué commun « entendent contribuer à relever ce défi ». Mais pour les deux organisations professionnelles, cet objectif « nécessitera sans contexte l'utilisation de cultures énergétiques » qui apportent « un pouvoir méthanogène complémentaire des effluents d'élevage ». Mais jusqu'à présent Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie, a semblé fermer la porte à la méthanisation à partir de céréales. Le débat ne fait que commencer.