« La protection des riverains par les chartes est illusoire », Thibault Leroux, France nature environnement

« Au sein des chartes, les mesures de protection des riverains vis-à-vis des pesticides sont illusoires, insiste Thibault Leroux, spécialiste des pesticides et des questions de santé à FNE. Dans les départements qui les ont déjà signées, les organisations agricoles ont le monopole du dialogue et aucune association environnementale ne trouve sa place. Il y a peu de chance que cela s’améliore. D’autant que le délai de prévenance des citoyens serait facultatif, alors qu’il était obligatoire, dans la première version. Le durcissement sur les distances minimales pour les substances les plus dangereuses est de la poudre aux yeux car ces molécules ne sont presque plus utilisées par les agriculteurs. Le Gouvernement affirme se fonder sur des éléments scientifiques repris de l’avis de l’Anses. Il omet toutes les précautions, quant aux conclusions sur ces résultats, sur lesquelles l’Agence de sécurité sanitaire insistait pourtant dans son rapport.

Ces textes ne permettront ni de protéger les riverains, ni d’aider les agriculteurs à sortir de la dépendance aux pesticides et aller vers la transition agroécologique. Ils vont également provoquer des différences de protection des citoyens dans les territoires. Nous envisageons la possibilité de saisir la justice. »