La saga du Brexit continue
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La promesse d’une conclusion de la saga du Brexit s’est une nouvelle fois éclatée ce 19 octobre 2019. Les députés britanniques étaient réunis un samedi, pour la première fois depuis 37 ans, pour se prononcer sur l’accord trouvé le 17 octobre par l’Union européenne et Boris Johnson, le premier ministre britannique, sur les modalités du Brexit. « J’espère que mes collègues à Westminster vont maintenant se rallier à cet accord », avait appelé Boris Johnson. Un souhait qui n’a semble-t-il pas été exaucé.
Plutôt que de voter pour ou contre cet accord, le Parlement britannique a choisi une troisième voix inattendue, en adoptant à 322 voix contre 306, l’amendement déposé par le député Oliver Letwin. Celui-ci contraint Boris Johnson à demander un report du Brexit, le temps que soit adoptée la législation nécessaire au déploiement des conditions de l’accord trouvé. Soit au 31 janvier 2020. Cet amendement doit notamment écarter le risque d’une sortie « sans accord » (no deal), redoutée par plusieurs secteurs économiques, dont l’agriculture.
Attente de réponse européenne à la demande d’un nouveau report
Contraint par la loi, Boris Johnson a bien formulé cette demande de délai, tout en envoyant une autre lettre à Bruxelles signifiant qu’il y avait été contraint et qu’il ne voulait pas d’un nouveau délai. Belle ambiance. Désormais, la balle est dans le camp de Bruxelles. Pour que cette demande soit approuvée, les 27 États membres doivent s’y montrer favorables à l’unanimité. En attendant, le processus de ratification de l’accord se poursuit, en parallèle, au niveau européen, le texte n’ayant pas été rejeté par les députés britanniques. Le Parlement européen, réuni cette semaine, doit se prononcer sur le texte.
La conclusion de cet accord, après des mois de négociations, suite au refus de la mouture proposée par l’ex-première ministre Theresa May, et l’approbation, dans la foulée, du texte par les 27 États membres de l’UE étaient pourtant des signes encourageants. Plus de trois ans après la tenue du référendum sur le Brexit au Royaume-Uni, la situation outre-Manche reste douloureusement statique. Et l’attente se poursuit pour connaître le fin mot de cette histoire.