La stratégie « De la ferme à la table » européenne attendue pour fin mars
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Selon le rapport du Giec sur la gestion des sols, publié l’été dernier, l’agriculture et la sylviculture sont responsables de 23 % des émissions de gaz à effet de serre globales. Pour la Commission européenne, qui veut faire de l’UE le premier continent neutre en carbone à l’horizon 2050, avec son Green Deal, les secteurs agricoles et alimentaires sont des leviers majeurs pour atteindre cet objectif. Une stratégie dédiée, intitulée « Farm to fork », ou « De la ferme à la table » en français, doit être présentée à la fin du mois de mars. Une feuille de route a été mis en consultation publique le 17 février. Celle-ci sera ouverte jusqu’au 16 mars 2020. « Le Pacte vert européen ne peut être réalisé sans aborder la question de la durabilité alimentaire », y est-il mentionné.
Des grandes lignes directrices
Pour l’heure, seules des lignes directrices de cette stratégie sont connues, sans que celles-ci soient néanmoins chiffrées. Parmi les ambitions affichées figure notamment la réduction « significative » de « la dépendance à l’égard des pesticides chimiques, des engrais et des antibiotiques », ainsi que la diminution des risques liées à leur utilisation. La Commission explique vouloir travailler au développement de « pratiques agricoles innovantes » pour protéger les récoltes contre parasites et maladies, sans néanmoins donner, pour l’heure, plus de détails. Le plan « Farm to fork » aura également pour but de contribuer à la lutte contre le changement climatique, renforcer l’agriculture biologique, améliorer le bien-être animal ou préserver la biodiversité. Sur ce dernier sujet, une stratégie spécifique doit également être annoncée fin mars.
L’ombre des négociations budgétaires européennes
Pour financer ce plan, la Commission rappelle son souhait de voir 40 % du budget de la Pac fléchés vers des actions pour le climat. Mais pour cela, les États-membres devront d’abord statuer sur le budget de la prochaine Pac. Une enveloppe qui dépend elle-même du budget européen pour la période 2021-2027, en négociations depuis de nombreux mois. Un sommet européen spécial était organisé les 20 et 21 février pour parvenir à trouver un accord. Au terme du premier jour, le président de la République, Emmanuel Macron, déclarait que les discussions n’étaient pas « au rendez-vous de ce que nous souhaitons pour notre Pac », et affirmait espérer que les prochains jours permettent « d’améliorer la copie ».
Selon la dernière proposition du président du Conseil européen, Charles Michel, le budget de la Pac serait raboté de 5 milliards d’euros, avec un rééquilibrage en faveur du premier pilier. Soit une baisse de 14 % (- 10 % pour le premier pilier, - 25 % pour le second).