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L’Académie d’agriculture propose la création d’organisations de conseil autonomes

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L’Académie d’Agriculture de France publie des propositions pour faire évoluer le conseil agricole. L’économiste Jean-Marie Séronie y prône un conseil indépendant, dont les subventions seraient directement attribuées aux agriculteurs. Explications.

L’Académie d’agriculture propose la création d’organisations de conseil autonomes
L’Académie d’agriculture propose la création d’organisations de conseil autonomes

« Le système de conseil agricole n’est plus adapté aux enjeux de demain », indique à Référence agro Jean-Marie Séronie. L’économiste a participé au travail de l’Académie d’Agriculture de France, sollicitée par le ministre de l’Agriculture pour faire des propositions sur l’organisation du conseil agricole dans le cadre de la future loi d’avenir. Elles ont été diffusées le 30 mai.

Le libre choix de l’agriculteur

Pour Jean-Marie Séronie, plusieurs clignotants montrent un manque d’efficacité de la chaîne de conseil. « Nous devons reconnaître la diversité actuelle des conseils et aider l’agriculteur à choisir plus librement par qui il veut se faire accompagner », poursuit-il.

Pour cela, il préconise de ne plus allouer de fonds publics aux structures de conseil, comme les chambres d’agriculture, afin de rétablir une égalité de concurrence. « Nous préconisons que ces fonds aillent directement à l’agriculteur pour l’aider à financer le conseil qu’il aura choisi », estime-t-il.

Un conseil complètement indépendant

Autre point majeur : l’indépendance du conseil. « Il ne faut pas que ce conseil soit lié à des subventions, comme c’est le cas pour les chambres d’agriculture, ni à la vente de produits phytosanitaires comme pour les coopératives et les négoces, et ni à une profession réglementée comme pour les organismes comptables », indique Jean-Marie Séronie. Il prône la création d’organisations de conseil structurées et autonomes dans les territoires, dont les coops, négoces, chambres, comptables….. pourraient être totalement ou partiellement actionnaires. « L’idée est qu’il y ait un double agrément, de chaque structure de conseil et des conseillers eux-mêmes, avec audit régulier », poursuit-il.

Echec de la séparation de la vente et du conseil des pesticides

Dans son rapport, l’économiste estime que la séparation de la vente et du conseil est un échec. « Le conseil technique courant continue d’être assuré de manière informelle par les distributeurs et le conseil stratégique n’a pas suscité une forte mobilisation », étaye-t-il.