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L’agriculture se fait une place dans la French Tech

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Avec sa feuille de route French Agri Tech, le Gouvernement veut structurer et sécuriser le développement de start-up agricoles. Après six mois de préparation, le lancement officiel a eu lieu au Salon de l’agriculture à Paris, le 28 février.

L’agriculture se fait une place dans la French Tech
L’agriculture se fait une place dans la French Tech

« Nous avons craqué le verrou de la French Tech pour y faire entrer l’agriculture ! » Lundi 28 février, au Salon de l’agriculture à Paris, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a officiellement lancé la feuille de route French AgriTech après six mois de préparation. Des exploitations connectées, un écosystème d’innovation fertile, une recherche de transparence des consommateurs, le diagnostic est sans appel et partagé. La troisième révolution agricole, fondée sur le vivant et la connaissance, est en marche et la France a une place à prendre sur l’échiquier européen et mondial. Dans le cadre du plan de relance France 2030, 2,3 milliards d’euros ciblent « l’ascension industrielle » des start-up. Une enveloppe de 2,5 milliards allouée à la formation peut aussi être mobilisée par l’écosystème agricole.

Label, accélérateur, média : les actions pour la French AgriTech

La feuille de route de la French AgriTech comporte six axes : l’accompagnement des start-up, le financement, la réglementation, la mobilisation des talents, le transfert des technologies et du savoir-faire, et l’acculturation de l’écosystème. Parmi les actions envisagées, un programme d’accélération, French AgriTech 30, permettra notamment de sélectionner 30 start-up « à potentiel » chaque année : dix de l’univers des technologies numériques, dix maîtrisant les technologies industrielles et dix travaillant le vivant. « Nous allons faire une place plus grande à l’agriculture dans notre écosystème », confirme Louis Fleuret, directeur adjoint de la French Tech, initiative publique imaginée dès le début des années 2010. D’autres actions sont prévues, notamment la création d’une plateforme pour faciliter l’accès aux financements et aux données, ainsi qu’un label French AgriTech. Un média ad hoc sera conçu afin de diffuser les informations relatives aux innovations au sein du réseau de la French AgriTech.

L’APCA créé un poste et l’Inrae partage les financements

Dans le cadre de cette feuille de route, et sous l’impulsion de la Ferme Digitale, les acteurs bougent déjà. « Je prends l’engagement dans les deux mois de créer un poste pour que les start-up puissent avoir un interlocuteur à l’APCA », annonce Sébastien Windsor en sa qualité de président des chambres d’agriculture. L’objectif est de faciliter la diffusion de données vers les start-up afin que celles-ci puissent « faire des expérimentations rapides en agriculture », selon les mots de Jérémie Wainstain, directeur de The Green Data. Le financement n’est pas non plus laissé de côté. « Je m’engage à ce que nous mettions en place un dispositif pour partager avec les start-up le flux financier des gros programmes de recherche », déclare Philippe Mauguin, président-directeur général de l’Inrae.