L’agriculture une nouvelle fois mise en cause dans la perte de biodiversité en Europe
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Le rapport sur l’état de la nature, publiée le 19 octobre par la Commission européenne, souligne la perte de biodiversité dans l’UE. L’artificialisation des sols et l’agriculture intensive sont pointées du doigt. Dans ce cadre, l’instance a lancé, le 21 octobre, un centre de connaissances pour enrayer la dégradation des écosystèmes.
Les rapports sur la biodiversité se suivent… et se ressemblent. Notamment en ce qui concerne les pressions exercées par l’agriculture intensive. Le rapport sur l’état de la nature publié le 19 octobre par la Commission européenne en témoigne. Selon lui, près de 50 % des pressions relatives à la pollution peuvent être attribuées à la pollution de l’air, de l’eau et du sol causée par l’agriculture. Par ailleurs, l’agriculture est, à 21 %, la pression sur les habitats et les espèces, notamment les oiseaux, la plus fréquemment citée. « La majorité des espèces protégées dans l’UE ainsi que les habitats allant des prairies aux dunes dans toute l’Europe, sont confrontés à un avenir incertain, à moins que des mesures supplémentaires ne soient prises d’urgence pour remédier à la situation », affirme ainsi le document. Au niveau de l’UE, 81 % des habitats seraient dans un état de conservation mauvais ou médiocre.
Un centre de connaissances sur la biodiversité
Dans ce contexte, la Commission européenne a lancé, le 21 septembre, un Centre de connaissances. Objectif : proposer un guichet unique réunissant les données scientifiques les plus récentes sur la biodiversité, pour renforcer l’impact des politiques européennes. Celui-ci aura également pour but de présenter un suivi de la mise en œuvre de la stratégie sur la biodiversité, à horizon 2030, prévue dans le cadre du première évaluation des écosystèmes à l’échelle de l’UE. Quelques signaux positifs sont soulignés, comme la croissance de 13 millions d’hectares des forêts européennes entre 1990 et 2015 ou des surfaces en bio. L’étude insiste néanmoins sur les lacunes dans l’appréhension de l’état de la biodiversité. 76 % des écosystèmes terrestres de l’UE n’ont actuellement aucune désignation légale. Résultat : les forêts, les agroécosystèmes, les espaces verts urbains et les sols sont en grande partie non protégés. A noter également que sur les 132 indicateurs suivant les écosystèmes d’eau douce, deux seulement concernent la biodiversité, rendant difficile le suivi de la diversité des espèces.
Des pressions qui ne faiblissent pas
En ce qui concerne les espaces protégés, et surveillés, les chiffres témoignent des pressions exercées sur la biodiversité. L’indice mesurant l’abondance des populations de papillons des prairies en Europe a baissé de 39 % depuis 1990. Par ailleurs, seuls 39 % des plans d’eau douce ont actuellement un bon état écologique.