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L’Anses s’oppose à l’introduction des protéines animales transformées

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Les ministres de l’Agriculture, de la Santé et de la Consommation ont demandé à l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation) de se pencher sur la pertinence de réintroduire des protéines animales transformées (les PAT) dans l’alimentation des porcs, des volailles et des poissons : Bruxelles ayant affiché sa volonté d’alléger certaines mesures de maîtrise du risque lié aux encéphalopathies spongiformes transmissibles (ESB). Après plusieurs mois d’enquêtes au sein de la filière, l’Agence a, le 16 novembre, rendu un avis. Pour elle, « les conditions permettant une utilisation sécurisée des PAT ne sont pas, à ce jour, totalement réunies ». La spécialisation par espèces, bien qu’ayant progressé, s’avère encore incomplète. De même, les méthodes analytiques de contrôle de l’espèce d’origine des PAT ne sont pas encore toutes disponibles selon l’Anses. « On ne peut que être d’accord, indique Stéphane Radet, directeur du syndicat national des industriels de la nutrition animale, Snia. Les méthodes d’analyse ne sont pas encore tout à fait calées. Or, c’est une condition préalable à la mise en marché des PAT pour Bruxelles ». Le Conseil national de l’alimentation, CNA, doit se prononcer sur l’aspect économique et social dans les semaines qui viennent. Au niveau européen, un projet est en cours de discussions. Lesquelles portent sur les conditions d’autorisation et le périmètre (volailles, porcs ou acquaculture) des PAT. Le Snia rappelle que ce dossier est politique. « Les professionnels ne feront que constater les décisions des pouvoirs publics », insiste Stéphane Radet. A.G et S.Ay.