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L’autorisation du cuivre, prolongée de sept ans

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La décision était attendue par les agriculteurs bio. Le 27 novembre, la Commission européenne s’est prononcée en faveur de la prolongation de l’autorisation de l’utilisation du cuivre pour sept ans, à partir du 31 janvier 2019. Les doses autorisées ont cependant été revues à la baisse : 4 kg/ha/an contre 6 actuellement. Ce plafond pourra être dépassé certaines années tant que les quantités n’excèdent pas 28 kg sur la période de prolongation. « Nous nous sommes battus pour obtenir un lissage des doses autorisées et éviter ainsi de freiner les conversions bio, explique Jacques Carroget, secrétaire national viticulture à la Fnab. Si l’Europe avait tranché pour 4 kg par an sans lissage, le secteur aurait été en grande difficulté pour aborder les années à forte pression mildiou où les besoins en cuivre sont plus élevés. » La Commission européenne a suivi les recommandations de l’Anses qui, dès 2008, avait proposé un plafond à 4 kg/ha/an, afin de limiter les risques de la substance sur l’environnement et la santé.

Une feuille de route pour la recherche d’alternatives début 2019

Présent aux Assises de l’agriculture biologique, qui se tenait le même jour, le ministre de l’Agriculture et de l’alimentation, Didier Guillaume, s’est félicité de cette décision, « équilibrée et pragmatique pour les producteurs, la protection de l’environnement et la santé des consommateurs ». Le ministre a également annoncé l’élaboration d’une feuille de route « avec l’ensemble des acteurs concernés » pour structurer la diminution de l’utilisation du cuivre, et « donner des perspectives solides pour les filières qui aujourd’hui ont besoin de cette solution de traitement ». Le document sera présenté à l’occasion d’un prochain comité d’organisation et de suivi stratégique du plan Écophyto, début 2019. Le calendrier de travail de l’élaboration de cette feuille de route n’a cependant pas encore été fixé.

La Fnab veut changer le processus d’homologation du cuivre

Si la Fnab se réjouit de la décision de la Commission européenne, elle souhaite la création d’un protocole d’approbation spécifique aux produits minéraux. « La demande est toujours à l’ordre du jour, rappelle Jacques Carroget. Le cuivre est un minéral alors que la méthodologie actuelle a été créée pour évaluer des produits chimiques », souligne-t-il.