LCA émet 25 propositions pour modifier la politique européenne
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Produire plus et durable, tel est l’objectif des 25 propositions de La Coopération agricole dévoilées le 28 février. Dans un contexte qui a fortement évolué ces deux dernières années, LCA estime que les politiques en cours doivent être réorientées pour assurer la souveraineté alimentaire.
A l’aune d’une nouvelle mandature européenne, la Coopération agricole a présenté le 28 février au Salon de l’agriculture ses 25 propositions pour « plus d’Europe et mieux d’Europe ». La structure estime que l’Europe doit reconsidérer sa feuille de route avec les nouveaux éléments survenus ces dernières années, comme la guerre en Ukraine, le conflit Israélo-palestinien ou encore les crises climatique et sanitaire.
« Nous n’acceptons pas la délocalisation de notre empreinte carbone »
« Ils menacent notre souveraineté alimentaire, indique Dominique Chargé, président de la Coopération agricole. La baisse de la production est estimée entre 15 et 20 % si rien ne change. » En ligne de mire des propositions de LCA : la protection aux frontières de l’Europe, le droit de la concurrence, et le Green deal. « La souveraineté alimentaire doit réintégrer la trajectoire européenne dans les objectifs affichés de transition et de décarbonation, poursuit-il. Nous ne pouvons pas accepter la délocalisation de notre empreinte carbone, avec l’importation de produits qui ne répondent pas à nos standards. »
Harmoniser les coûts de production
Parmi les propositions, LCA demande que le commissaire vice-président de l’Union européenne soit en charge du dossier de l’agriculture, l’alimentation et la ruralité, pour sécuriser les politiques européennes qui concernent le sujet. Si LCA estime que les solutions passeront par l’Europe, elle demande davantage de cohérence, notamment aux niveaux fiscal et social. « Le coût horaire est estimé à 38 euros en France, 28 euros en moyenne en Europe et 22 euros en Espagne », étaye Mickaël Marcerou, en charge de la représentation de LCA à Bruxelles. LCA espère pouvoir massifier les outils pour peser sur le marché. « Nous devons pouvoir utiliser toutes les nouvelles technologies en matière de production, de semences, ou d’agroalimentaire, travailler à une autonomie énergétique pour être moins dépendant », poursuit Mickaël Marcerou. La mise en place de clauses miroirs est plébiscitée pour permettre une juste concurrence avec les produits d’importation.
Le vote sur les émissions industrielles attendu
Autre attente : celui du vote IED sur les émissions industrielles. « Ce vote sera déterminant pour la taille des élevages, explique Dominique Chargé. Nous savons que nous perdrons des capacités de production car les contraintes imposées mettront naturellement en péril les exploitations. »
Dominique Chargé estime également que le droit de la concurrence pour les coopératives est trop restreint, notamment pour les fusions entre structures ou entre filières, alors que leurs clients se concentrent. Les coopératives veulent, par ailleurs, pouvoir bénéficier des aides d’urgence, à l’instar des agriculteurs, pour mieux structurer leurs activités en cas de situation de crise.
Ces propositions, partagées par le Copa et le Cogeca, vont être présentées aux candidats aux élections européennes.