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Le climat, première inquiétude des agriculteurs selon un sondage Ifop

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La moitié des agriculteurs ont le moral, l’autre moitié voient l’avenir d’un œil plus sombre, selon un sondage Ifop, présenté le 16 octobre lors des Assises de l’alimentation qui se sont tenues à Rennes. L’Institut a interrogé 418 exploitants, du 16 au 25 septembre 2019. Derrière ce résultat moyen, se cachent de grandes disparités selon les filières.

Les céréaliers ont le moral en berne

Si les exploitants sur les cultures spécialisées (vigne, vergers, maraîchage) ainsi que les éleveurs de volailles et de porcs sont plutôt optimistes, pour 60 et 66 % d’entre eux, les producteurs de grandes cultures sont ceux qui souffrent le plus. Seulement 62 % se disant optimistes quant à leur avenir… Les éleveurs en polyculture-élevage sont, eux, divisés, avec 50 % affichant un moral à la hausse.

Pour aller plus loin dans l’analyse du ressenti des agriculteurs, l’Ifop leur a demandé leurs inquiétudes majeures. Le défi climatique arrive en tête, avec 27 % des réponses et 44 % lorsque les exploitants ont le choix entre deux options. Un thème environnemental plus présent dans la tête des agriculteurs que l’agribashing (19 %) ou des aspects économiques comme la volatilité des cours (14 %). « Il faut donc se méfier de la vision que nous donnent les réseaux sociaux », a réagi Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. Le durcissement de la réglementation (12 %), la montée en puissance des mouvements animalistes (7 %), la future Politique agricole commune (Pac) et les changements de modes alimentaires (4 %) sont relayés plus loin dans leurs préoccupations.

Les agriculteurs ont également conscience du défi de la réduction des pesticides. 47 % le placent comme la préoccupation majeure de la société, devant la question des niveaux de prix (15 %), de l’amélioration de la qualité des produits (17 %), le bien-être animal (13 %), la qualité de l’eau (7 %) et la biodiversité (7 %).

Davantage de proximité avec les consommateurs

Pour les agriculteurs, les solutions d’avenir résident avant tout dans le rapport de force avec la grande distribution (30 %), l’accroissement de la proximité avec les consommateurs (24 %), et l’amélioration de la qualité des produits et la sécurité alimentaire (22 %). « Nous avons changé d’époque, estime Jérôme Fourquet, politologue et directeur du département Opinion de l’Ifop. Les marchés mondiaux, l’augmentation de la taille des exploitations ou encore les biotechnologies, que nous citions comme des solutions d’avenir il y a quelques années, sont classées loin derrière. »