Le Contrat de solutions souffle sa première bougie
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« Le Contrat de solutions, dont le Comité de pilotage a été lancé il y a un an, est en phase de déploiement et un 2e contrat est prévu pour février 2019, précise Éric Thirouin, président du comité de pilotage du contrat de solutions, lors d’une conférence de presse tenue à Paris le 14 novembre 2018. Nous travaillons également, avec le Gouvernement, à la coordination des alternatives proposées de toute part, fiches action CEPP, solutions des fermes Dephy… Et ce, afin d’offrir un message cohérent à l’agriculteur, à l’échelle territoriale. » Une des pistes envisagées serait de mettre en place, à chaque échelon territorial, une cellule réunissant tous les acteurs du déploiement.
Soutien du Gouvernement toujours attendu
Pour Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, « les agriculteurs ne peuvent pas assurer à eux seuls les surcoûts de la transition ». Le Gouvernement est encore attendu sur l’accompagnement financier et réglementaire. « Un contrat se signe à deux et le Gouvernement n’est toujours pas au rendez-vous », regrette-t-elle.
La force des 40 partenaires
« Avec ce contrat, nous avons la chance d’avoir 40 partenaires qui travaillent sur différentes thématiques, met en avant Gilles Robillard, producteur de grandes cultures et viticulteur dans l’Yonne. Chaque agriculteur peut prendre la solution adaptée à son système d’exploitation. » Des solutions nationales que chaque agriculteur doit s’approprier, ajoute Philippe Bardet, vigneron en Gironde.
Pour Étienne Benoît, arboriculteur dans la Meuse, l’apport de ces solutions permet « d’agir plutôt que de subir » et ce, en donnant confiance, car la prise de risque n’est pas négligeable lorsqu’une alternative à l’utilisation de produits phytosanitaires est mise en œuvre. « La confiance est renforcée par les expérimentations locales conduites par les différents partenaires », complète Guillaume Lefort, producteur de grandes cultures en Seine-et-Marne.
Les quatre agriculteurs venus témoigner de l’intérêt du Contrat de solutions s’accordent cependant à dire que si les solutions pour réduire l’usage des produits phytosanitaires de synthèse foisonnent, ces spécialités restent essentielles dans certaines conditions et années climatiques difficiles. « Avec 53 attaques de mildiou en 2018, une protection phytosanitaire était indispensable », précise pour exemple Philippe Bardet.