Le départ de Nicolas Hulot fait réagir
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C’est avec une vive émotion que Nicolas Hulot a annoncé le 28 août 2018, au micro de France Inter, son départ du gouvernement. Une décision inattendue, qui a été prise la veille, à la suite d’une rencontre sur la réforme de la chasse. Le ministre de la Transition écologique n’avait prévenu ni le Président de la République, ni le Premier ministre. Son successeur devrait être connu le mardi 4 septembre.
Si la réunion sur la chasse a été un déclencheur, c’est surtout une accumulation de déceptions et le manque d’un travail collectif, notamment sur l’agriculture, qui est la cause de ce départ. « Je ne peux pas passer mon temps à gérer des querelles avec Stéphane Travert. Je préfère la coopération à la confrontation », a-t-il indiqué. Il regrette un manque de vision commune sur les sujets environnementaux, alors qu’il y avait « une opportunité de transformer les modèles aux bénéfices des citoyens et des agriculteurs. Nous sommes passés à côté ». Toutefois, il estime que le gouvernement a réalisé des avancées, citant les pesticides.
Le 30 août, lors de conférence de rentrée de la FNSEA, Christiane Lambert a salué les convictions du ministre démissionnaire, et s’est dite surprise, comme tout le monde, par sa décision. « Nous avions noué une relation de travail, avec des rendez-vous trimestriels sur la question des produits phytosanitaires, de l’eau, de la biodiversité. Il a découvert, je pense, la capacité de changement des agriculteurs. Il a regretté de manquer de moyens. Nous aussi, nous n’avons pas réussi à mobiliser assez de fonds pour le contrat de solutions ».
Pour la Confédération Paysanne, cette démission « confirme l’absence de politique agro-environnementale globale de ce gouvernement, qui refuse de remettre en cause le modèle agricole dominant ». La Coordination Rurale espère quant à elle un « successeur avec qui travailler en bonne intelligence ».