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Le Foll en phase avec la CGB pour un prolongement du règlement sucre jusqu’en 2020

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L'assemblée générale de la CGB, Confédération générale des producteurs de betteraves, le 11 décembre à Paris, a été l'occasion d'un débat sur l'avenir du règlement sucre dans le cadre de la réforme de la PAC. Invité en voisin, Joachim Rukwied, président de la Deutsche bauernverband (DBV), syndicat agricole majoritaire en Allemagne, s'est prononcé pour le maintien du règlement sucre jusqu'en 2020, affirmant qu'il permettrait à l'Union européenne de « se protéger de la volatilité des prix ». Eric Lainé, président de la CGB est sur la même ligne, réclamant a minima une rallonge de quatre ans pour « donner à la filière le temps de se perfectionner, avant de faire face au marché mondial ». E.P.

Stéphane Le Foll a clairement affirmé son soutien à la filière sur ce sujet, « dans l'intérêt des producteurs, mais aussi des consommateurs et des citoyens », a-t-il martelé. La France fait partie des 14 Etats-membres favorables à la reconduction du règlement sucre, ces Etats cumulant 217 voix, à opposer aux 9 pays et 97 voix favorables à son arrêt.

Le commissaire européen de l'Agriculture veut abroger

Yves Madre, membre du cabinet du commissaire de l'Agriculture Dacian Ciolos, a quant à lui défendu la position de la commission… d'abroger les quotas fin 2015. Chahuté par une assistance hostile, il a incité la filière à « ne pas pêcher par modestie. L'horizon 2020, c'est loin ». Yves Madre a insisté sur le fait que « fin des quotas » n'était pas synonyme de « dérégulation », et a mis en avant les opportunités à l'export que génèrerait la fin des quotas.

Enfin, le représentant de Dacian Ciolos a fait valoir que l'Union européenne ne pouvait pas continuer à soutenir les pays producteurs de betteraves après avoir aidé financièrement d'autres pays pour cesser d'en produire… Sans convaincre l'auditoire, au sein duquel des voix se sont élevées pour prédire « la mort de la filière ». La fin du règlement sucre dès 2015 mettrait les producteurs de betteraves face à la convergence des aides et la fin des quotas en même temps.

Le Foll se positionne sur le bioéthanol

Interpelé au sujet de la politique française concernant le bioéthanol, Stéphane Le Foll s'est habilement positionné contre une baisse de l'incorporation du bioéthanol à 5 %, restant sur les 7 % évoqués lors de la conférence environnementale. Le ministre a ainsi ménagé la susceptibilité de la CGB, qui souhaiterait un retour à l'objectif initial de 10 %. Le ministre n'a pas répondu directement aux appels du pied d'Eric Lainé sur une éventuelle fiscalité favorisant les biocarburants, rappelant simplement qu'il ne pouvait pas « ignorer le débat actuel sur les débouchés de l'agriculture ».