Le ministère de l’Agriculture pourrait mieux reconnaître l’agriculture urbaine
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Le CGAAER a publié un rapport pour le ministère de l’Agriculture comprenant des recommandations pour permettre le développement de l’agriculture urbaine. Ces préconisations portent sur la recherche, la territorialité, la formation, l’économie et l’emploi dans ce secteur.
Bien que minoritaire en termes de volumes de productions, l’agriculture urbaine (AU) a le vent en poupe. Le ministère de l’Agriculture a commandé un rapport auprès du Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) portant sur la structuration de cette pratique au niveau national. Publié le 14 octobre sur le site du ministère, il entend faire ressortir les atouts que représente l’agriculture urbaine pour le ministère confronté à trois grands enjeux : poursuivre la transition écologique et agroécologique, assurer une alimentation de qualité accessible pour tous et favoriser la relève agricole.
Un haut fonctionnaire
Le point important du rapport est la nomination d’un haut fonctionnaire en charge de la coordination de ce dossier. Il sera l’interlocuteur privilégié auprès des services du ministère de l’Agriculture, des autres ministères et des réseaux de collectivités. Il devra également mettre en place les différentes recommandations classées en cinq domaines : la recherche, la dimension territoriale, la formation, l’accompagnement financier, l’emploi et l’économie sociale et solidaire.
Intégrer l’AU dans la planification territoriale
Du côté des territoires, les auteurs préconisent une expérimentation avec le ministère de la Transition écologique sur de nouvelles relations contractuelles entre les agriculteurs et les collectivités territoriales telles que les SCoT (Schéma de cohérence territoriale). Il s’agirait également d’intégrer l’agriculture urbaine dans les PAT (Projet alimentaire territorial).
Porteuse d’initiatives innovantes, le rapport recommande la mise place d’un programme de recherche inventoriant et analysant les pratiques alternatives issues de l’agriculture urbaine, « mais sans en revendiquer l’exclusivité ni l’exhaustivité des alternatives ». Il insiste également sur l’étude des impacts que peuvent avoir ces pratiques sur la qualité sanitaire, notamment des sols, et nutritionnelle.
Un secteur générateur d’emplois
Les auteurs évoquent les possibilités qu’offre l’agriculture urbaine en termes de formations et d’emplois. Ils souhaiteraient que soient proposées des formations diplômantes type Bprea et des formations courtes professionnalisantes. Lesquelles pourraient alors amener de nouvelles personnes vers le métier de maraîcher. Facteur d’attractivité supplémentaire, le Conseil général de l’alimentation espère in fine voir l’agriculture urbaine intégrée dans des politiques de subventions, notamment la PAC.
La feuille de route préconise l’organisation d’un colloque sur l’accès au foncier en zone urbaine et périurbaine, s’appuyant sur des retours d’expérience de collectivités, les programmes de recherche et la profession agricole Des experts en droit rural et en droit de l’urbanisme seraient mobilisés. Prévu initialement pour 2020, il ne pourrait avoir lieu que l’année prochaine en fonction de l’évolution sanitaire.