Le monde agricole salue l’élection d’Emmanuel Macron
Le | Politique
Après l'élection d'Emmanuel Macron, le 7 mai, à la présidence de la République, félicitations et réactions se sont multipliées. Syndicats, associations, organisations professionnelles… ont tour à tour adressé leurs vœux au nouveau Président. Sans oublier de rappeler leurs attentes pour le monde agricole.
Les acteurs du monde agricole souhaitent, rapidement, devenir des interlocuteurs privilégiés du nouveau président de la République pour construire l'agriculture de demain. La Coordination Rurale entend le rencontrer rapidement pour s'assurer qu'il a pris « la juste mesure de la profonde crise qui frappe les agriculteurs ». La FNSEA a salué le projet « d'une France forte dans une Europe protectrice et ouverte sur les grands enjeux ». Le syndicat espère que « ses treize propositions pour les 200 premiers jours » seront reprises dans la feuille de route du prochain ministre de l'Agriculture, qui « devra être très présent et impliqué à Bruxelles, car sans l'Europe, l'agriculture n'a pas d'avenir ». Pour la FNSEA, le prochain ministère de l'Agriculture devra « réconcilier agriculture, environnement et société » et axer son travail sur « une simplification des normes ». Dans son programme, Emmanuel Macron en avait d'ailleurs fait l'une de ses priorités.
Des Etats généraux de l'alimentation cet été ?
Figure également dans son programme, la mise en place d'Etats Généraux de l'alimentation, durant l'été, réunissant « les associations de consommateurs, les agriculteurs, les distributeurs, et l'ensemble des filières pour évoquer une meilleure rémunération des producteurs et donner un cadre de modernisation de l'agriculture ». Autres lignes de son programme : un plan d'investissement de 5 milliards d'euros pour l'agriculture sur 5 ans, un doublement de l'enveloppe des MAEC pour rémunérer les services environnementaux rendus par les agriculteurs et le prêt d'honneur pour les jeunes agriculteurs. Pour mettre en place son projet politique, Emmanuel Macron devra obtenir la majorité absolue à l'Assemblée nationale (289 sièges sur les 577) les 11 et 18 juin prochain.
Ouverture et écoute
Pour l'APCA, l'enjeu de ce quinquennat est de taille : « redonner confiance et optimisme aux agriculteurs français ». Au travers de leurs 31 propositions, qu'elles espèrent reprises par le Président et son futur ministre de l'Agriculture, les chambres d'agriculture ambitionnent d'insuffler un nouveau développement agricole, pour une agriculture innovante et créatrice de valeur ajoutée.
Coop de France liste également les défis à relever : recréer de l'emploi en milieu rural, conquérir de nouveaux marchés pour créer de la valeur, investir pour moderniser le monde agricole, relancer le projet européen en étant offensif… Coop de France profitera de la semaine de la coopération, du 2 au 11 juin, pour rencontrer les candidats aux élections législatives.
Plusieurs associations environnementales, dont FNE, LPO et WWF France demandent la mise en place « d'un grand ministère du développement durable, avec à sa tête un ministre d'État, numéro deux dans l'ordre protocolaire » ajoutant que l' « agriculture doit avoir un ministère à part entière ».
Pour la FNPL (producteurs de lait), il y a urgence. « Pas d'état de grâce pour le prochain gouvernement : les éleveurs laitiers, eux, sont en état de crise depuis 850 jours ! », précise son président Thierry Roquefeuil. Ajoutant « nous espérons que la feuille de route du prochain gouvernement s'accompagnera de discussions constructives avec les corps intermédiaires de ce pays ».
Les « Jeunes Agriculteurs » saluent également l'élection du nouveau président et attendent de lui « ouverture et écoute ». Pour eux, parmi les sujets prioritaires : l'installation des jeunes, le renouvellement des générations, la défense des producteurs français à l'échelon européen, la négociation de la future Pac. L'invitation est lancée pour recevoir le nouveau président au congrès national des JA le 8 juin à Dunkerque.