Le phosphite, un stimulateur de défense naturel, fait débat
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« Les agriculteurs sont inquiets de l’interdiction des phosphites suite à une note du ministère de l’Agriculture », indique la Coordination rurale dans un communiqué du 11 août. Le phosphite est considéré comme un stimulateur de défense naturel, une alternative aux produits phytosanitaires classiques. La note dont parle le syndicat agricole, date du 6 juillet et émane de la direction générale de l’alimentation, DGAL. Elle n’interdit pas formellement l’utilisation de phosphites, mais indique que les produits à base de phosphites ont des propriétés antifongiques et sont donc des préparations phytopharmaceutiques soumis à une autorisation de mise sur le marché (AMM). Toute utilisation en dehors de ce cadre est interdite. Le problème est qu’un certain nombre de solutions, appliquées notamment en maraîchage et en viticulture, sont vendues comme matière fertilisante, tels le PK2 ou le Sémafort. Ces dernières ne pourront donc plus être utilisées. La Coordination rurale appelle le gouvernement à revoir sa copie. « Il serait dommage de priver notre agriculture et nos agriculteurs d’un progrès technique et environnemental », indique le syndicat, qui souligne également que ces produits vont dans le sens d’une diminution des intrants demandés dans le cadre du Grenelle de l’environnement. Toutefois, certaines préparations détiennent actuellement une AMM comme le fosétyl-Al, le phosphite de potassium ou le di sodium phosphonate. Cette polémique montre en tout cas la difficulté à évaluer selon les procédures classiques ces produits alternatifs, utilisés pourtant par un certain nombre d’exploitants.