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Le projet d’une taxe sur les engrais azotés, évoqué

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103 voix pour, 24 contre et 46 abstentions. L'avis sur « la gestion et l'usage de l'eau en agriculture », rapporté par Florence Denier-Pasquier a donc été voté, le 23 avril, en séance plénière du Conseil Economique, Social et environnemental, CESE. Mais les critiques sont nombreuses. Si cet avis n'avait pas pour but « d'établir de quelconques responsabilités quant aux problèmes constatés, mais de chercher des solutions efficaces pour relever les défis actuels et à venir », selon Florence Denier-Pasquier, la réaction de l'AGPM et des Irrigants de France ressemble à une contre-attaque : « halte à l'écologie punitive », lit-on dans un communiqué commun qui dénonce des propositions « dans l'air du temps » ou « empreintes de dogmatisme ». Au centre de ces critiques : le projet d'une création de taxe sur les engrais azotés, d'augmentation de la taxe sur les pesticides, l'idée d'envisager une interdiction des produits de protection des plantes sur les territoires les plus sensibles, ou encore la substitution du maïs par des cultures moins gourmandes en eau. E.P.

Réaction défensive également du côté de la FNSEA. Pour Christiane Lambert, la vice-présidente, cet avis dresse en filigrane « le procès d'un modèle agricole ». Selon elle, le CESE tourne le dos au choc de simplification attendu et annoncé en suggérant trois nouvelles taxes aux agriculteurs et en préconisant des contraintes supplémentaires et « quasi insurmontables sur le stockage et l'irrigation ». La vice-présidente de la FNSEA dénonce également « l'idéalisation » des solutions alternatives et une forme « d'angélisme » dans les propositions de protection des captages. Et de conclure que ce projet d'avis, s'il devait être adopté, « ne serait pas compris par la très grande majorité des agriculteurs. »

Vote défavorable du groupe agriculture, multiples abstentions

Les organisations du groupe environnement du CESE expriment un avis nettement divergent et saluent un avis « le plus réaliste possible », identifiant « des chemins de convergence possible » et portant « des propositions pour concrétiser la nécessaire phase de transition » pour l'agriculture. Dans un communiqué commun, sept organisations (1) expriment une interrogation inquiète : « une entente est-elle possible ? ». Une question que justifient certains votes défavorables, notamment de la part du groupe agriculture du CESE, et l'abstention de représentants des entreprises, de l'artisanat, de la CGPME et des professions libérales et cadres.

(1) Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme, France Nature Environnement, Humanité et Biodiversité, Les Amis de la terre France, Ligue pour la protection des oiseaux, Réseau action climat France, Surfrider Foundation Europe