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« Les chartes de riverains répondent à la question des ZNT », Luc Janottin, chambre d’agriculture d’Île-de-France

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Après l’Essonne en juillet et la Seine-et-Marne en octobre, un autre département francilien s’est doté d’une charte de bon voisinage : les Yvelines. Le texte a été signé, le 16 octobre, lors du Congrès des Maires du département, par la chambre d’Agriculture d’Île-de-France, la section départementale de la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs d’Île-de-France, le Conseil départemental, la Préfecture et l’Union des Maires des Yvelines. Une première étape qui doit marquer la bonne volonté des signataires, et notamment du secteur agricole, sur ces enjeux, explique-t-on à la Chambre d’agriculture d’Île-de-France.

Apporter une réponse aux tensions

Le contenu de cette charte a été construit par le service environnement de la Chambre d’agriculture, et reprend les termes de la fiche 36 du Contrat de Solutions, concernant les chartes de bon voisinage. « Nous avons décidé, compte tenu des tensions avec les riverains, de signer cette version de la charte, avant de reprendre contact avec nos interlocuteurs une fois que le décret sera publié », explique à Référence Environnement Luc Janottin, secrétaire général en charge de l’environnement, à la Chambre d’agriculture des Yvelines. Suite à une consultation nationale, un décret sur les règles d’élaboration des chartes, et un arrêté sur les distances minimales des zones de non-traitement doivent être publiés dans la seconde quinzaine de novembre, et entrer en vigueur le 1er janvier 2020.

Cette charte est « le premier étage de la fusée »

La mise en place de ZNT ne semble pour autant pas à l’ordre du jour dans les Yvelines. « Ces annonces concernant les ZNT ont été faites pour faire plaisir à la foule, regrette Luc Janottin. Pour nous, ces chartes sont une réponse à la problématique des zones de non-traitement. » Ce dernier préfère prôner des actions de pédagogie envers les riverains. « La signature de ces chartes est le premier étage de la fusée, et sûrement le plus facile. Nous souhaitons ensuite mettre en place des agriculteurs référents dans les communes pour organiser des réunions avec les habitants afin de leur montrer comment nous travaillons, mais aussi écouter leurs demandes », explique-t-il.

Réponse aux critiques de Générations futures

Pour l’ONG Générations future, qui faisait un point sur ces chartes le 17 octobre, l’ambition de ces textes est « au minimum du minimum ». Face à ces critiques, la Chambre d’agriculture d’Île-de-France assure être prête à faire évoluer les textes et préfère insister sur sa volonté de dialogue avec les riverains. Quant aux remarques de l’association de la faible inclusion des riverains dans les négociations, et d’un « tour de table disproportionné en faveur du monde agricole », Luc Janottin répond : « Il n’existe que deux ou trois associations de riverains dans tout le département. De plus, faire signer à une association de communes une charte départementale n’a pas de sens ! »