Les émissions de GES de l’agriculture stagnent ces dernières années, selon le Citepa
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Après les transports et le résidentiel/tertiaire, l’agriculture couplée à la sylviculture reste le troisième secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre en France en 2017, soit 19 % des émissions françaises, d’après le rapport Secten du Citepa (1), présenté le 18 septembre à Paris lors de la journée sur la pollution de l’air. Tous secteurs confondus, les émissions de GES baisseraient de 4,2 % entre 2017 et 2018, soit 19,3 Mt équivalent CO2, d’après les chiffres provisoires du Citepa. Cette baisse serait imputée essentiellement à l’hiver plus doux observé en 2018, et donc à une réduction de la production d’électricité, de consommation de chauffage et des livraisons de gazole. « La forte baisse estimée en 2018, si elle est confirmée et se poursuit, permettrait de retrouver une dynamique compatible avec l’objectif défini par la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) et respecter le prochain budget carbone », indique le Citepa dans son rapport. Depuis 2015, les émissions n’ont fait qu’augmenter.
Pas de baisse des émissions de NH3
Si elles ont globalement baissé depuis les années 1990, les émissions de NH3 stagnent depuis plusieurs campagnes, voire augmentent depuis 2013 « avec la hausse des importations d’urée », commente Etienne Mathias du Citepa. L’agriculture est responsable de 94 % d’entre elles. Elles proviennent à 59 % de la fertilisation azotée minérale et organique des sols agricoles et à 41 % de la gestion des déjections animales dans les bâtiments et au niveau du stockage. Sur ce point, ce sont les élevages bovins qui y contribuent le plus (61 %), suivi des cheptels porcins et volailles, respectivement 17 % et 16 %. « Pour l’instant, il n’y a pas encore de contraintes fortes des politiques publiques sur l’utilisation des engrais minéraux, constate Etienne Mathias, même s’il rappelait, dans une interview à Référence-environnement.com au mois de juin, que le risque d’une durcissement législatif existe.
Diminution régulière du NH4 émis
Au travers de la fertilisation organique et minérale, l’agriculture reste aussi la principale source de N2O en France, contribuant à 87 % des émissions nationales. Les émissions sont stables depuis 2010 mais ont toutefois baissé depuis les années 1990, principalement du fait de la diminution du recours à la fertilisation et de la réduction du cheptel bovin. Les émissions de CH4, générées à 70 % par le secteur agricole, continuent de baisser chaque année depuis les années 2000.
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(1) Centre Interprofessionnel Technique d’Études de la Pollution Atmosphérique