Les maïsiculteurs européens militent pour un système d’assurance pour gérer la volatilité des prix
Le | Politique
Plus de pragmatisme, une Europe autosuffisante en maïs, innovante ! Daniel Peyraude, président de la Confédération européenne de la production du maïs (CEPM) a lancé le défi lors des journées Maïs organisées à Avignon du 22 au 23 novembre. « Peut-on se fixer comme objectif de produire les 10 Mt de maïs que nous importons ? ». Pour y parvenir, il identifie deux leviers : se protéger des aléas et avoir accès aux facteurs de production comme dans les autres pays du monde (molécules, nouvelles biotechnologies, accès à l'eau…). Pour faire face à la volatilité des prix, thème de la table ronde de l'Assemblée générale de la CEPM, il souhaite que le système d'aides directes de la Pac bascule vers un système assurantiel dans la ligne de celui qui existe aux Etats-Unis. « Il nous faut un système pratique et pragmatique », relève-t-il. La politique contracyclique, le système d'assurance, la fiscalité, l'innovation sont au cœur du quotidien des agriculteurs américains et sont au rendez-vous de la compétitivité. »
Une position soutenue lors d'une table ronde rassemblant Max Schulman président du groupe céréales du Copa Cogeca, Ralph Ichter d'Euroconsultants, Christian Pees président de Momagri et Luis Vasconcellos, vice-président du CEPM. « Nous devons faire le bon choix, trouver avec les autres pays un accord pour créer un fond de mutualisation et obtenir un partenariat public-privé afin de créer un système d'assurances », a complété Christian Pees. Il estime que ce système doit être incitatif et non obligatoire, avec une panoplie d'assurances pour que chacun trouve celle qui lui correspond. « S'il fonctionne, on le fera tous ». Mais une telle orientation implique un budget Pac fort ! Ralph Ichter, d'Euroconsultants souligne qu'un système assurantiel serait mieux accepté par l'opinion publique car il serait pour partie payé par l'agriculteur.
Aux Etats Unis, plus de 100 polices d'assurance complètent l'assurance de base, gratuite, alimentée par le Farm bill. Les fonctionnaires de l'USDA valident le contenu des contrats. Il estime qu'une bonne partie du manque de compétitivité de l'agriculture est due aux politiques et à l'administration européenne : « leur rêve, a-t-il caricaturé, une aide unique en fonction du nombre d'hectares avec un contrôle par satellite ! ». Il a alerté sur l'importance que le gouvernement Trump donne à l'agriculture. « Il veut faciliter la vie des agriculteurs. Ils ont voté pour lui à 70 %, c'est un vote anti-réglementation. Il va supprimer les contraintes réglementaires mises en place par le gouvernement Obama, améliorer les infrastructures et envisage de nommer un agriculteur à la tête du ministère de l'Environnement. »
Photo, de gauche à droite : Luis Vasconcellos, vice-président du CEPM, Ralph Ichter d'Euroconsultants, Christian Pees président de Momagri et Max Schulman président du groupe céréales du Copa Cogeca.