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Les ministres de l’Environnement de l’UE limitent à 7 % le recours aux biocarburants de 1er génération

Le | Politique

Sans surprise, les ministres de l'Environnement de l'Union européenne (UE) sont tombés d'accord le 13 juin sur une limitation à 7 % des biocarburants de première génération dans l'objectif de 10 % d'énergie renouvelable dans les transports en 2020. C'était le taux d'incorporation soutenu par la France. Le Conseil européen va désormais pouvoir entrer en négociations avec le Parlement européen qui s'était prononcé le 11 septembre 2013 pour un plafond de 6 %.

Au grand dam des organisations écologistes, le texte ne prévoit qu'une incitation à la transition vers les agrocarburants de deuxième et troisième générations, dits « agrocarburants avancés » produits à partir de déchets et d'algues alors que le Parlement européen a fixé un objectif de 2,5 %. En revanche, sans être enthousiastes, la plupart des organisations agricoles saluent un compromis qui va « dans la bonne direction ». La filière du bioéthanol indique dans un communiqué que la part de 7 % pour ces biocarburants de première génération constitue « le niveau d'objectif acceptable minimum pour assurer un niveau approprié de stabilité », au regard « des investissements déjà réalisés ». Comme les Pouvoirs publics français, les partenaires de la filière soulignent qu'ils ne maintiendront leur soutien à la directive dans la suite du processus législatif que si ce point n'est pas modifié ultérieurement. Mais comme le Copa-Cogeca (organisations et coopératives agricoles européennes), la filière bioéthanol critique le comptage multiple. « En comptant plusieurs fois, de façon artificielle, certaines énergies renouvelables telles que l'électricité ou des biocarburants issus de déchets et résidus, souvent difficiles à contrôler, ce compromis limite les quantités d'énergies renouvelables consommées et facilite le maintien des énergies fossiles dans le mix énergétique des transports ».

En 2012, selon les chiffres de FranceAgrimer, 201 426 ha étaient consacrés en France à la production de bioéthanol dont 44 477 ha de betteraves, 107 087 ha de blé et 49 862 ha de maïs. La production de diester mobilisait quant à elle environ 750 000 ha de colza. La limitation à 7 % ne devrait guère modifier ces surfaces.