Les phytos et la biodiversité débattus lors de la conférence environnementale
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« L’agriculture française doit améliorer sa performance économique et environnementale », a indiqué Manuel Valls à l’issue de la conférence environnementale, qui s’est tenue les 25 et 26 avril 2016. Le Premier ministre entend améliorer la compétitivité des investissements dans les énergies renouvelables, un secteur qu’il estime comme une activité de diversification des exploitations agricoles en crise.
Autre objectif : aider les exploitants à réduire les pesticides, un enjeu de santé publique, dans le cadre du plan Écophyto 2.
Pesticides : une enquête auprès des riverains
Sur les produits phytosanitaires, deux points ont été abordés lors de la restitution du travail des tables rondes, le 26 avril. D’une part, Ségolène Royal s’est félicitée de l’engagement des métiers de la jardinerie de ne plus commercialiser des herbicides à base de glyphosate dès novembre 2016. D’autre part, la mise en place d’une étude épidémiologique auprès des riverains de cultures recevant des spécialités phytosanitaires a été annoncée par Marc Mortureux, directeur de la prévention des risques au ministère de l’Écologie. Lequel a également indiqué le lancement d’une stratégie sur l’antibiorésistance d’ici à octobre 2016.
Biodiversité : « L’AFB aura des moyens supplémentaires et suffisants »
En plein parcours législatif de la loi sur la biodiversité, ce thème a naturellement fait l’objet d’attentes de la part des parties prenantes. Le Président de la République a promis que l’Agence française de la biodiversité aurait des moyens supplémentaires et suffisants pour son action. Elle sera déclinée par les Agences régionales de la biodiversité, pour mutualiser les moyens. Par ailleurs, la ministre de l’Écologie Ségolène Royal a indiqué que les 500 territoires à énergies positives devront désormais intégrer des actions sur la biodiversité : mise en place des trames vertes et bleues, opérations « communes à zéro pesticide », création d’atlas de la biodiversité, sensibilisation dans les écoles, développement de l’agriculture biologique dans la restauration collective publique.
Lutte contre l’artificialisation des sols
Autre point mis en avant : la lutte contre l’artificialisation des sols. Elle passe par la promotion de la densification des surfaces, portée par des stratégies foncières en la matière. « Elle doit s’accompagner d’une politique de désartificialisation d’une même superficie », a précisé Ségolène Royal. Elle entend favoriser les entreprises qui œuvrent dans ce domaine.
Les collectivités ont alerté sur les risques de pertes des investissements réalisés dans le cadre des schémas régionaux de cohérence écologique, SRCE, du fait de leur l’intégration au nouveau schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet).
En route vers l’open data sur l’environnement
Les acteurs des territoires ont par ailleurs plébiscité une évolution des appels d’offre en phase avec les problématiques environnementales. La question de l’open data et du partage des données à été également fortement débattue. La demande d’un plus grand partage des informations, qui parait essentielle pour de nombreux participants, doit s’accompagner de la préservation de la confidentialité des citoyens et des entreprises.
Enfin, concernant la loi de transition énergétique, la ministre a affirmé que la moitié des textes d’application sont finalisés, et qu’un gros travail était en cours pour achever le reste.
Les propositions de cette conférence seront traduites en action dans une feuille de route publiée début juin 2016. Elle sera présentée ensuite au Conseil national de la transition écologique, CNTE.