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Les quatre ONG de l’Affaire du siècle attaquent l’État pour inaction climatique

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Après avoir prévenu de leur intention en décembre 2018, les quatre ONG à l’origine du mouvement « L’Affaire du siècle » ont mis leur menace à exécution le 14 mars. Oxfam France, la Fondation Nicolas Hulot (FNH), Greenpeace et Notre Affaire à tous ont déposé un recours « en carence fautive » contre l’État, pour son inaction face au changement climatique, auprès du Tribunal administratif de Paris. Une initiative soutenue par plus de deux millions de personnes, via une pétition mise en ligne en décembre. « Nous avons trois objectifs : en plus de la reconnaissance de l’obligation de l’État à agir et le constat de ses carences en matière de lutte contre le changement climatique, nous espérons que la décision rendue sera contraignante afin que l’État agisse plus et mieux », détaille Jean-François Juillard, directeur général de Greenpeace France, lors d’une conférence de presse organisée à Paris suite au dépôt du recours. « Nous avons fait un travail énorme pour défricher une zone juridique inédite et pouvoir créer une jurisprudence », explique de son côté Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France.

L’agriculture et l’alimentation concernées

Six actions prioritaires à mettre en place ont été identifiées par les ONG. L’une d’entre elles plaide pour l’instauration d’un « droit à une alimentation saine et durable pour toutes et tous ». La « requête sommaire » déposée précise ainsi que l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole, pour l’année 2017, n’a pas été atteint, celles-ci dépassant de 3,2 % la trajectoire établie.

« Aucune mesure n’est aujourd’hui menée pour réduire l’utilisation d’engrais azotés. Déjà, la loi issue du Grenelle de l’environnement portait un objectif d’augmenter la part du bio, qui n’a pas été tenu », précise Célia Gautier, responsable climat-énergie à la FNH. Cette dernière insiste également sur le nécessaire accompagnement des agriculteurs dans cette transition, notamment via le renforcement des débouchés des produits bio, en particulier dans la restauration collective. Quant à la PAC, « on est bien loin d’une approche satisfaisante du point de vue du climat », pose-t-elle. Des mesures plus détaillées quant aux actions à mener dans le secteur agricole sont attendues dans un texte plus complet, prévu pour avril.