Les réactions : entre soulagement et inquiétude
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Suite à l'adoption de la réforme de la Pac, les réactions se sont multipliées. La dominante est au soulagement de voir le budget globalement préservé… et à l'inquiétude quant à la déclinaison nationale si elle devait se traduire par des distorsions de concurrence.
Pour Stéphane Le Foll, la nouvelle PAC permet d'abord une redistribution des aides, « qui profite avant tout à l'élevage ainsi qu'aux exploitations créatrices d'emplois ».
La FNSEA estime pour sa part que cette réforme permet la mise en place « d'une convergence raisonnable des soutiens, d'un verdissement proportionnel pragmatique et ouvert sur ses modalités de mise en œuvre, des possibilités de recouplage significatives, de la souplesse dans l'organisation des producteurs et dans la vie des interprofessions ».
Quant à Orama, elle avance que « la nouvelle PAC, massivement renationalisée, juxtapose des mesures spécifiques incohérentes : de lourdes menaces de distorsions de concurrence en vue, au détriment des producteurs de grains français ». Ajoutant : « l'ambition qui triomphe est en fait celle des Etats membres - du nôtre en particulier - de détricoter la PAC, pour mener chacun leurs propres politiques à partir d'enveloppes de crédits renationalisés leur venant de Bruxelles ».
AGPM : Christophe Terrain, président de l'Association se dit « très déçu par les décisions bruxelloises » et estime que beaucoup des mesures décidées sont incohérentes. Il espère que la traduction nationale permettra de répondre aux attentes des producteurs de maïs car pour l'instant « les décisions nationales ne sont pas adaptées au territoire local ». Par exemple, concernant la diversification, Christophe Terrain estime qu'il est insensé d'imposer de la diversification dans des régions dont l'économie agricole est basée sur la culture du maïs, car cela appauvrirait les sols pour le maïs.
Confédération paysanne : « Il y a énormément de marge de manœuvre pour les États, on perd l'objectif commun ». Le syndicat note toutefois des points positifs, comme la possibilité d'un couplage jusqu'à 15 % ou la majoration sur les premiers hectares.
Copa-Cogeca : « Cet accord mettra un terme aux incertitudes auxquelles sont confrontés les agriculteurs européens et leur permettra de mener à bien leurs projets d'investissement ».
Coop de France : La réforme « apportera aux agriculteurs le nécessaire cadre à leur action économique sur le moyen terme. Le renforcement du rôle du Parlement, gage d'une bonne démocratie à laquelle le mouvement coopératif est particulièrement attaché, a permis d'aboutir par ailleurs à un texte plus équilibré ». « La forte subsidiarité mise en place porte en elle les germes d'une renationalisation qui peut pénaliser les équilibres de compétitivité entre pays ».
Gaec & Sociétés : La reconnaissance juridique par l'Europe de ce collectif d'agriculteurs à la française est « une très très bonne nouvelle ». Plusieurs articles concernant une « agriculture collective » ont ainsi été ajoutés aux règlements des paiements directs d'une part et du développement rural d'autre part.
Groupe PAC 2013 : C'est une « PAC vert pâle qui changera peu de choses en France ». Cette réforme ne suffira « pas à rendre la PAC réellement juste, écologique et solidaire. Mais paradoxalement, étant données les marges de manœuvre offertes, les discussions à venir sur sa mise en œuvre au niveau national constituent l'ultime opportunité de renforcer la PAC ».
France Nature Environnement : « Si un volet vert est maintenu, il est vidé de son contenu ». « Nous nous tournons maintenant vers le ministre de l'Agriculture pour lui demander une déclinaison française de la PAC qui permette de mettre en œuvre le projet agro-écologique pour la France ».