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Les semenciers relancent le débat sur les nouvelles techniques de sélection

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Pour le congrès marquant ses dix ans d’existence, l’Union française des semenciers (UFS) a souhaité mettre le dialogue au cœur des échanges. «  En septembre, nous avions lancé un appel avec 28 organisations pour avoir accès aux méthodes récentes d’amélioration variétale, question toujours pendante en France comme dans l’Union européenne. En France, lorsque l’on rencontre les ministères, ils nous disent attendre la décision du Conseil d’État, qui n’a toujours pas d’agenda. Nous souhaitons nous associer à d’autres pays pour rouvrir et dépassionner ce débat », souligne Claude Tabel, président de l’UFS, lors d’un point presse à Paris le 5 novembre.

La Commission pressée de rouvrir le dossier

Au printemps, les Pays-Bas ainsi qu’une douzaine d’États membres ont demandé à la Commission européenne de réinscrire ce dossier à l’agenda. Fin août, cette dernière était aussi sollicitée par le conseil de l’Europe pour réaliser une étude, afin d’éclaircir la situation juridique sur les nouvelles techniques de sélection au regard de la direction OGM 2001/18 et de la décision de la Cour de justice de l’UE.

À la rencontre des jeunes et des consommateurs

L’UFS cherche aussi à ouvrir le débat avec les décideurs de demain. Le 16 octobre, elle a organisé son premier « Plateau jeune », une rencontre avec une trentaine d’étudiants d’écoles d’ingénieur, de commerce, d’économie, pour aborder leur vision de l’agriculture en 2050. « Cela représente deux à trois cycles de sélection. Il est important d’écouter leurs attentes maintenant pour comprendre les orientations à prendre », explique Franck Berger, vice-président de l’UFS. Lors de son congrès, l’UFS a aussi organisé en plénière une table ronde avec des membres de l’association FranceAgriTwittos, avec la volonté d’engager davantage le monde des semences dans une communication positive et bienveillante sur les réseaux sociaux pour contrer l’inquiétude, l’incompréhension ainsi que la défiance qui existent à l’encontre du monde agricole.

Le bio en expansion

L’UFS a toutefois rappelé que ses membres répondaient déjà à une partie des attentes sociétales. La production de semences bio a progressé de 70 % en deux ans pour atteindre 14 000 ha. 500 variétés sont produites. « Un quart des fiches du Contrat de solutions concernent des innovations en sélection variétale. En blé tendre, le recours à des variétés adéquates permet de réduire de 15 % l’IFT », rappelle Franck Berger, vice-président de l’UFS.