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Les sénateurs interrogent Hulot sur sa vision de l'agriculture

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Les États généraux de l’alimentation

« Je mise beaucoup sur ces États généraux de l’alimentation. À condition que les préjugés tombent : on ne peut pas continuer à dire que les agriculteurs sont les seuls responsables de tous problèmes environnementaux. Mais d’un autre côté, on ne peut pas continuer à prétendre que rien ne peut changer. Le Grenelle de l’environnement avait créé de l’intelligence, j’espère que ce sera à nouveau le cas. »

La transition agricole

« La diversité des agricultures en France est un atout. On peut aussi diversifier les modes de productions et les revenus des agriculteurs. Par exemple, stocker du carbone via des prairies, c’est un service environnemental dont tout le monde profite… il faut que les agriculteurs s’y retrouvent. Quand je parle de diversité, mon idée n’est pas de stigmatiser les céréaliers. Mais plutôt de se poser la question : la France peut-elle être autonome au niveau alimentaire ? Ce n’est pas l’alpha et l’oméga, mais est-ce normal que la demande en bio augmente de 33 %, et que seule une petite part puisse être assumée par nos paysans ? Il faut s’interroger sur notre usage du foncier agricole. »

La réduction des intrants chimiques

« Le changement peut assurer une sécurité économique aux agriculteurs ! Concernant la réduction des intrants, nous avons de la marge. La France est le pays qui en utilise le plus, largement. Les seuls qui y gagnent sont les industriels. Ceux-là, ils ne sont pas à plaindre. En revanche, j’ai beaucoup d’amis paysans qui font face, parfois seuls, à ceux qui leur reprochent d’utiliser la chimie, et dans les pires cas, à la maladie. J’ai à cœur de sortir de cette situation. L’Inra planche sur les solutions qui misent sur la nature, qui permettent la même efficacité. »

Le loup

« Sur ce dossier, je m’efforce de mécontenter le moins de monde possible. J’écoute tous les avis, sauf ceux qui demandent à ce qu’on supprime tous les loups, et ceux qui veulent qu’on ne régule rien. Je veux sortir des mesures prises dans l’urgence. Pour moi, donner un chiffre arbitraire, 40 loups abattus, n’est pas rationnel. À la rentrée, je veux organiser une réunion pour planifier les quatre années à venir, à parti du 1er janvier 2018. En réunissant tous les acteurs, nous regarderons ce qui marche et ne marche pas. »

Le glyphosate

« On ajourne systématiquement la prise de décision en mettant en avant le manque d’alternatives. Mais à force d’ajourner, on ne cherche pas ces alternatives. La contrainte est une condition du progrès ! Nous devons faire du 21e siècle en terme chimique ce qu’à été le 20e siècle pour l’hygiène bactériologique… mais je crains de ne pas être suivi de tous sur cette position. »