L’Europe boucle son paquet climat
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__Le Conseil européen a trouvé un accord, vendredi 12 décembre à Bruxelles, pour mettre en œuvre l’ambitieux objectif européen de protection du climat, qui doit servir d’exemple pour les négociations internationales de Copenhague prévues en décembre 2009.__ Cet accord doit permettre à l’Union européenne d’atteindre d’ici à 2020 une réduction de 20 % de ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à leurs niveaux de 1990, en portant notamment la part des énergies renouvelables à 20 % de la consommation et réaliser 20 % d’économies d’énergie. L’Allemagne, l’Italie et la Pologne, qui avaient brandi des menaces de veto au paquet climat avant le sommet, ont finalement accepté le compromis après avoir obtenu des dérogations. Ces pays s’étaient particulièrement inquiétés des contraintes imposées par ce paquet en pleine crise économique à leurs industriels qui devront payer leurs permis à polluer. Dans le domaine de l’électricité, les fournisseurs d’énergie paieront pour l’intégralité de leurs émissions de CO2 dès 2013. Mais des dérogations sont accordées pour les centrales thermiques au charbon en activité ou actuellement en construction des pays d’Europe de l’Est. Elles devront acheter seulement 30 % de leurs quotas d’émissions en 2013, pour arriver progressivement à 100 % en 2020. L’Allemagne a, elle, obtenu la possibilité de subventionner à hauteur de 15 % sous forme d’aide d’État des investissements pour la construction de centrales propres pendant la période 2013-2015. En ce qui concerne les autres secteurs industriels, ceux qui ne sont pas exposés à une forte concurrence internationale devront acheter 20 % de permis aux enchères à partir de 2013, pour parvenir à 70 % en 2020 et 100 % en 2027. Les industries qui sont exposées à la concurrence internationale bénéficieront, pour leurs usines dotées des meilleures technologies propres, de droits d’émissions totalement gratuits afin d’éviter les délocalisations. Les usines plus polluantes paieront pour la différence des émissions par rapport au benchmark de la meilleure technologie disponible. E.D. En guise de solidarité avec des pays de l’Est européen, ces pays se voient attribuer une part spéciale de 12 % des recettes provenant de la vente aux enchères des droits à polluer, les 88 % restants étant partagés entre l’ensemble des vignt-sept Etats membres. Les revenus des droits à polluer iront dans les caisses des Etats. Mais la moitié de ces montants doit être consacrée à des investissements verts, comme des actions pour éviter la déforestation, le développement des énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et toute autre technologie aidant à la transition vers une économie à faibles émissions de CO2. Par ailleurs, un volume de 300 millions de tonnes de CO2 de quotas à mettre aux enchères, prélevé sur une réserve d’un milliard de tonnes de quotas réservés aux installations construites à partir de 2013, sera consacré au co-financement de la construction de douze centres de capture et de stockage du CO2 dans l’Union.