L’Inra recommande une certification indépendante du conseil
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Peu de nouveautés dans le volet agriculture conventionnelle du rapport de l'Inra « Vers des agricultures à hautes performances » commandé par le Commissariat général à la stratégie et à la prospective (CGSP) et rendu public le 14 octobre. Les mêmes auteurs ayant participé à l'élaboration du rapport Guillou, les principales recommandations sont déjà inscrites dans le projet de loi d'avenir. Dans l'étude conduite pour le CGSP, l'Inra apporte cependant une préconisation supplémentaire au sujet du conseil en agriculture. « Nous pensons que les conseillers, prescripteurs d'une multi-performance prenant en compte les dimensions productive, économique, environnementale et sociale, pourraient bénéficier d'une certification indépendante par les pouvoirs publics », préconise Hervé Guyomard, directeur scientifique Agriculture à l'Inra. Une dissociation plus grande des activités de prescription de celles de vente de solutions et d'innovations est également conseillée. Une option qui avait été plutôt rejetée par les auteurs du rapport sur le conseil réalisée pour le CGAER (voir notre article du 30 septembre).
Pour amener le plus grand nombre d'agriculteurs à modifier leurs pratiques et donc à prendre des risques, l'Inra préconise un encouragement via des mesures incitatives sous la forme d'aides directes ou de dispositions fiscales conditionnées à la mise en œuvre de ces pratiques. Des pratiques qui seraient peu à peu intégrées dans la réglementation et deviendraient donc obligatoires. L'encouragement irait alors à des mesures plus exigeantes.
Préparer la Pac d'après 2020
L'Inra considère que la Pac qui se dessine pour l'après 2015 ne constitue qu'un pas dans la bonne direction. Pour l'institut, les aides directes du premier pilier de la Pac devraient être ajustées selon la conjoncture économique, être réorientées pour faire face aux aléas, favoriser la prise de risques et inciter à innover. L'ensemble des mesures de la Pac devrait par ailleurs soutenir des filières de diversification et encourager des groupements d'agriculteurs qui se coordonnent au titre d'objectifs environnementaux. Pour, par exemple, retrouver une association entre productions végétales et animales : utilisation des effluents d'élevage pour la fertilisation des cultures et valorisation des cultures de diversification dans l'alimentation du bétail.
Photo : Hervé Guyomard, directeur scientifique Agriculture à l'Inra.