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L'Institut de l'économie circulaire crée un groupe sur les systèmes agricoles et agroalimentaires

Le | Politique

Référence environnement : Pourquoi avoir créé un groupe dédié à l’agriculture et à l’agro-alimentaire ?

Emmanuelle Moesch : Les systèmes agricoles et agroalimentaires sont aujourd’hui face à des défis démographiques, environnementaux, sociaux et sanitaires sans précédents. L’économie circulaire est un levier pour évoluer vers des systèmes plus durables. Par ailleurs, le domaine agricole est par nature circulaire, sans que l’agriculteur l’identifie toujours comme tel : une forme de « bon sens paysan », qui se traduit par un retour à la terre, l’utilisation des déchets de culture, la fertilisation des plantes.

Nous avons organisé une réunion de brainstorming le 28 février, qui a rassemblé une cinquantaine d’intervenants. Lesquels ont exprimé leurs souhaits de voir ses pratiques se développer et de lever certains freins. D’où la nécessité de créer un groupe de travail dédié.

R.E. : Quelles sont les pistes de travail que vous identifiez ?

E.M. : Parmi les attentes, celle de l’acceptabilité sociale de certaines pratiques. L’utilisation de déchets, par exemple comme fertilisants, et de co-produits agricoles, doit s’accompagner de contrôle et d’une traçabilité pour rassurer les consommateurs. Un travail qui doit s’effectuer de manière indépendante.

Les industries agro-alimentaires souhaitent également mieux communiquer sur leurs pratiques d’économie circulaire et des aspects positifs comme la séquestration du carbone. Cela pose aussi la question de l’intégration du coût carbone et plus largement des modèles économiques. La sensibilisation des professionnels comme des consommateurs a été évoquée. Par ailleurs, la collecte des biodéchets alimentaires à la source doit s’organiser. Les citoyens semblent sensibilisés à ce thème, ils pourraient être prêts à mettre la main à la pâte. Reste ensuite la valorisation de ces déchets, en énergie ou en matière fertilisante.

Sur la mobilisation de la biomasse en général, il y a débat. Une réelle pression est exercée sur ces ressources naturelles qu’il est nécessaire d’évaluer, afin de fixer des objectifs en termes d’économie circulaire. Nous devons encore analyser et synthétiser toutes les idées et questions qui ont été soulevées lors notre réunion.

R.E. : quelle est la suite de ce travail ?

E. M. : Nous organisons un autre rendez-vous le 25 avril. Nous espérons accueillir de nouveaux participants. La première journée a rassemblé l’Ademe, les représentants des ministères de l’Environnement et de l’Agriculture, des associations de l’économie circulaire et environnementales, des entreprises et industriels notamment de la fertilisation, des chercheurs etc. Nous savons que Coop de France, qui n’a pas pu être présent, est intéressé par le sujet, mais nous souhaitons rallier davantage de représentants du monde agricole et faire entendre la voix de la société civile.

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