Loi d’orientation et d’avenir agricoles, la Fnab veut du bio dans les mesures « climat »
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La Fnab voit d’un bon œil l’introduction de la thématique climatique dans les pacte et loi d’orientation et d’avenir agricoles attendus à l’automne, à condition d’adapter cet enjeu à la réalité du bio. Une thèse développée par le syndicat le 6 juillet, face à la presse.
« La France doit trouver 130 000 candidats à la reprise de fermes, et le bio a son rôle à jouer dans ce challenge. » Le 6 juillet 2023 face à la presse, le président de la Fnab, Philippe Camburet, a insisté sur la place importante que le bio devrait avoir, selon lui, dans les prochains pacte et loi d’orientation et d’avenir agricoles. Les réseaux du syndicat se sont mobilisés dans les consultations menées en avril, et dont les synthèses viennent d’être publiées.
Un lien bio/climat à renforcer, selon la Fnab
Le souhait de Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, est d’intégrer pleinement la thématique climatique dans le pacte et la loi d’avenir agricole. Pour la Fnab, l’idée est bonne, à la condition de mieux prendre en compte les spécificités du bio. « Les diagnostics climatiques proposés, notamment par les instituts techniques, sont articulés quasi exclusivement sur le carbone, déplore Christophe Cottereau, référent climat à la Fnab. Les systèmes bio ont des effets sur la biodiversité, l’eau, bénéfiques pour le climat et globalement négligés par les outils actuels. » Le syndicat demande donc à ce que les diagnostics climatiques obligatoires lors d’une installation tiennent compte de ces spécificités, et soient réalisés par des professionnels familiers du bio. La profession attend aussi que les projets de recherche publique s’attellent à mieux caractériser la résilience de la bio face aux aléas climatiques.
Plus de bio dans les cursus agricoles
La Fnab s’est également positionnée sur les chapitres de la formation et de l’accompagnement aux installations des futurs agriculteurs. Elle réclame ainsi un module obligatoire de trois heures par semaine, dédié au bio, dans les différents parcours de formation agricole. En 2014, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll avait rendu obligatoire l’introduction de l’agroécologie dans les programmes. Une mesure qui a eu pour effet indirect d’entraîner une vague de conversions en bio pour les exploitations des établissements de formation. « Reste que l’agroécologie est un concept mal défini et pas toujours synonyme d’agriculture bio, qui représente seulement 5 % des 1600 cursus agricoles actuellement proposés », relève Thomas Montagne, référent sur ce dossier à la Fnab. Cette proposition n’a pas été retenu dans les synthèses de la concertation, au grand dam de la Fnab qui compte continuer à la promouvoir tout au long du parcours législatif de la future loi.