Loi EGA : les environnementalistes veulent peser sur les débats à l'Assemblée
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L’examen de la loi EGA à l’Assemblée nationale reprend le 22 mai. Après les travaux en commission, les séances publiques commencent. Le 16 mai, la Plateforme citoyenne pour une transition agricole et alimentaire (PCTAA) exprimait, face à la presse, ses positions sur le texte. Cette plateforme réunit une large palette d’ONG centrées sur l’environnement, d’associations de consommateurs, mais aussi des structures agricoles ou apicoles*, soit une quarantaine de structures en tout.
Sensibiliser les députés
L’objectif est clair : peser sur le vote des députés. Faire bouger les lignes en amont de la seule série de débats dans l’hémicycle, procédure accélérée oblige. « La synergie créée par la PCTAA entre toutes nos structures montre que cette cause mobilise ! veut croire Nicolas Giraud, de la Confédération paysanne. La capacité de la société civile à s’emparer de textes officiels et d’en souligner les carences doit pousser le Gouvernement à revoir sa copie. »
« Une loi en deçà des échanges en atelier lors des EGA »
Les motifs de mécontentement sont nombreux. Le principal tient en une phrase, signée François Veillerette : « Alors que les conclusions des EGA se situaient bien en deçà de la qualité et des propositions émises lors des ateliers, cette loi est encore plus décevante. » Le porte-parole de Générations futures déplore ainsi l’absence de mesure concernant l’interdiction du glyphosate. Arnaud Gauffier, du WWF, épingle le gouvernement, « opposé aux seules véritables avancées du texte », et qui se décharge sur les filières. « Le mot climat est absent de la loi, l’enjeu biodiversité à peine évoqué », déplore-t-il.
Des mesures satisfaisantes jugées rares et inabouties
Quelques mesures sont toutefois saluées par les membres de la PCTAA, comme la structuration de l’utilisation des produits naturels peu préoccupants (PNPP) ou encore la séparation du conseil et de la vente des pesticides. Mais même les points positifs sont souvent jugés insuffisants. L’instauration d’abattoirs mobiles, pour limiter les transports d’animaux, est une avancée vers le bien-être animal ? « Le texte oublie d’aborder les pratiques d’élevage », réplique Léopoldine Charbonneau, du CIWF. L’approvisionnement « durable » en restauration collective ? « Les objectifs chiffrés ne sont pas explicités, et les critères de durabilités sont trop larges », regrette Laure Ducos, de Greenpeace.
* Notamment la Confédération paysanne, les Réseaux Civam ou l’Union nationale de l’apiculture française.