Loi EGA : une motion de rejet préalable repoussée par les députés
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Le projet de loi EGA ? Pour Jérôme Nury, député Les Républicains, le compte n’y est pas. Au point de proposer à ses confrères de l’Assemblée nationale une motion, visant à rejeter le texte en bloc, le 12 septembre. Une démarche fréquente de la part de l’opposition, mais quasi-systématiquement infructueuse. De fait, cette motion a été rejetée, à 60 voix contre 35. « Le texte se disperse au détriment de l’essentiel, c’est-à-dire le revenu de nos agriculteurs », avait argumenté Jérôme Nury avant le vote.
Pesticides, bio… « le texte se disperse »
Et de citer, notamment, les débats sur les produits phytopharmaceutiques, qui occultent selon lui le volet économique. Concernant les mesures « bio », le député de l’Orne pense « qu’imposer » 15 % de surfaces labellisées en 2022 risque de déséquilibrer la filière. Selon lui, chaque région doit s’adapter à la demande locale, en s’appuyant sur un approvisionnement des restaurants publics… sans toutefois contraindre ces derniers à des minima de bio, « sous peine de les pousser à [en] importer. »
Travert défend des avancées
Jérôme Nury ne déplore pas seulement les mauvaises mesures : il souligne aussi des manques, concernant les négociations commerciales notamment. Le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert précise qu’il « entend ces remarques », tout en défendant les avancées portées par le texte, qu’il qualifie de « bon compromis issu des États généraux de l’alimentation. »
Habitué des enjeux agricoles et alimentaires, le député de Mayenne (PS) Guillaume Garot a commenté la proposition de Jérôme Nury en admettant être « déçu » d’un texte « en deçà de l’audace et des espérances des EGA. » Il a toutefois expliqué rejeter la motion, préférant voir ce texte passer l’épreuve de vérité dans l’hémicycle, et apporter ses contre-propositions.